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Cameroun : une quinzaine de soldats tués en cinq jours en région anglophone

Cameroun : une quinzaine de soldats tués en cinq jours en région anglophone
Members of the Cameroonian Gendarmerie patrols in the Omar Bongo Square of Cameroon's majority anglophon   -  
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MARCO LONGARI/AFP or licensors

Cameroun

Une "quinzaine" de soldats ont été tués dans deux attaques en cinq jours la semaine dernière dans une des deux régions anglophones du Cameroun, en proie à un conflit meurtrier entre groupes séparatistes et forces de l'ordre, a annoncé lundi le ministère de la Défense.

Le 16 septembre, "un convoi du 6ème Bataillon d'Intervention Rapide", une unité d'élite de l'armée, a été "la cible d'une embuscade de terroristes lourdement armés" à Bamessing, dans la région du Nord-Ouest, assure le ministère dans un communiqué, ajoutant: "les insurgés ont immobilisé les véhicules à l'aide d'un engin explosif improvisé (EEI) et d'un lance-roquettes anti-char (...) avant d'ouvrir un feu nourri" sur le convoi.

Le 12 septembre, "une autre attaque d'engin explosif improvisé" avait visé un convoi militaire sur la commune de Kumbo, dans la même région, selon le ministère qui parle "d'un bilan cumulé d'une quinzaine de soldats et de plusieurs civils tués".

Dans les deux régions Sud-Ouest et Nord-Ouest, où vit l'essentiel de la minorité anglophone d'un pays majoritairement francophone dirigé par le président de toujours Paul Biya, 88 ans dont près de 39 au pouvoir, les groupes armés séparatistes et les forces de sécurité dépêchées par Yaoundé s'affrontent dans un conflit meurtrier depuis quatre ans.

Les deux camps sont également régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU d'exactions et de crimes contre les civils. Le conflit a fait plus de 3.500 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile depuis 2017, selon les mêmes sources. Cette insurrection avait éclaté fin 2017 après de nombreuses manifestations d'une partie de la minorité anglophone qui s'estimait ostracisée.

Le silence du gouvernement

En 2019, après d'intenses pressions internationales, Paul Biya, intraitable jusqu'alors et accusé de mener une répression aveugle par les ONG internationales, avait consenti à ouvrir un Grand dialogue national sur la question anglophone. Or, ce dernier avait été décevant au goût de ceux qui réclament l'indépendance de l'"Ambazonie", ou tout simplement une solution fédéraliste : l'Etat avait seulement conféré un peu plus d'autonomie aux deux régions dans des domaines non-régaliens.

Dans son communiqué, le ministère de la Défense a affirmé lundi, sans livrer de détails, "l'existence de liens et d'échanges d'armements sophistiqués" entre les "terroristes sécessionnistes" et "d'autres entités terroristes opérant hors des frontières" du Cameroun, notamment des "groupes intégristes". Le conflit continue de faire rage, comme les meurtres de civils.

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