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Cameroun : marche des partisans de Maurice Kamto, entre infos et intox

Cameroun : marche des partisans de Maurice Kamto, entre infos et intox

Cameroun

Les partisans de l’ancien candidat à la présidentielle sont à nouveau descendus dans la rue dans certaines villes du pays à l’appel du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, son parti politique.

En prison depuis la fin janvier à la suite d’une manifestation ayant dégénéré dans les représentations du Cameroun en Europe, Maurice Kamto maintient la pression sur les autorités de Yaoundé.

Ses partisans ont à nouveau annoncé une mobilisation ce 1er juin dans les grandes villes camerounaises. Ils demandent la libération de leur leader Maurice Kamto et celle de plusieurs dizaines de ses amis interpellés en même temps que lui ou quelque temps après.

Une mobilisation qui a – encore – été interdite par l’administration camerounaise souvent critiquée pour sa rigidité en rapport avec les manifestations publiques sitôt qu’elles sont organisées par des organisations indépendantes ou d’opposition.

Dans ce contexte, inutile de dire que la journée de samedi a été d’office classée sous haute tension.

À l’ère des réseaux sociaux, les récits les plus contradictoires sur le film de la journée s’épanouissent. L’enjeu de la bataille : l’intensité de la mobilisation.

De la prison, Kamto est-il capable de mobiliser ? Oui, disent ses partisans ; non, leur répondent leurs adversaires.

La politique sur Facebook

Dès les premières heures de la matinée, des profils identifiés comme étant proches du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ont diffusé des photos et des vidéos de quelques dizaines de manifestants supposés avoir pris d’assaut la place de la Poste centrale, un point névralgique d’où partent l’essentiel des rues de la capitale camerounaise.

Les camerounais épris de justice et de liberté convergent déjà vers la poste centrale à Yaoundé.Ns sommes avec vs✊?.

“Ce régime croit que la prison peut tout régler. Or, même la mort ne peut tout régler. On n’enferme pas l’esprit,on n’enferme pas une cause.”

Pr. Maurice Kamto pic.twitter.com/89gJXjl45a

— rêveur incompris (@a_nkam) 1 juin 2019

Une information démentie, vidéo à l’appui, par un responsable de la propagande du parti au pouvoir qui se désole d’une volonté de manipulation des partisans de l’opposition. Une question de perspective sans doute !

Mais si les manifestants n’ont pas paralysé la place de la poste centrale à Yaoundé, reste que la mobilisation a bel et bien eue lieu.

De sources non-officielles, en milieu d’après-midi, quelque 140 personnes ont été interpellées par les forces de sécurité – massivement déployées – à Douala, 80 à Yaoundé et une soixantaine à Bafoussam. Parmi les personnes arrêtées, se trouve le vice-président Mamadou Mota, en charge des affaires courantes du parti depuis l’arrestation de M. Kamto.

Mobilisation dans la diaspora

Sur Facebook toujours, un journaliste camerounais a lancé l’alerte avant midi de l’assignation à résidence de fait de certains leaders de l’opposition. Parmi eux, deux députés du Wouri, à Douala : Lazare Soub du MRC et Jean Michel Nitcheu du Social democratic Front, le principal parti de l’opposition au Parlement qui n’a pas appelé à manifester.

Des images sur les réseaux sociaux ont par ailleurs montré des véhicules anti-émeutes de la gendarmerie en train de lancer des jets d’eau sur les manifestants. Mais Africanews n’a pas été en mesure de confirmer d’une manière indépendante l’authenticité de ces images.

Le 26 janvier, déjà, Maurice Kamto avait appelé à une « marche blanche » pour protester contre les résultats de la présidentielle. Un appel qui avait également été suivi par des organisations de la diaspora camerounaise se revendiquant proches du leader du MRC et installées notamment en France et en Allemagne. À la suite des manifestations, les ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin avaient été vandalisées par les protestataires provoquant l’ire du gouvernement de Yaoundé.

Les marches de samedi au Cameroun se sont une nouvelle fois accompagnées d’une mobilisation de la diaspora, notamment à Londres. Les premiers témoignages ne rendent pas comptent de faits de trouble à l’ordre public dans la capitale anglaise.

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