Zimbabwe : le gouvrenement fait face à une grogne sociale

Après les médecins, les enseignants se mettent en grève.

Les enseignants du public au Zimbabwe entameront mercredi une grève pour obtenir le versement de leurs salaires en dollars américains, a annoncé mardi leur syndicat dans un pays en pleine déconfiture économique et financière.

Les enseignants “ne pourront pas se présenter au travail à partir de demain mercredi”, a déclaré à l’AFP Richard Gundani, président de l’association des enseignants zimbabwéens (Zimta), le principal syndicat du secteur.

“Nos revenus sont amputés et seuls pourront se présenter au travail ceux qui auront fait un emprunt ou iront vendre (après les cours) des bonbons à leurs élèves”, a déploré M. Gundani.

“Ce n’est pas tenable”, a-t-il ajouté, “nous demandons des salaires en dollars américains”.

Les enseignants vont rejoindre mercredi les médecins du secteur public qui ont entamé en novembre une grève pour obtenir eux aussi le versement de leurs salaires en billets verts.

La semaine dernière, le président Emmerson Mnangagwa avait été contraint d‘écourter ses vacances pour tenter de résoudre la grève des médecins, jusque-là sans résultat.

Les grévistes dénoncent une forte dévalorisation de leur salaire faute de liquidités dans le pays.

Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe en novembre 2017 avant d‘être élu président en juillet 2018, s’est engagé à sortir le pays de la crise dans laquelle il est englué depuis deux décennies.

Mais les Zimbabwéens ont récemment renoué avec les étals vides dans les supermarchés et les pharmacies et les longues files d’attente dans les stations-service.

En 2009, le Zimbabwe avait été contraint d’abandonner sa devise, le dollar zimbabwéen, au profit du dollar américain. Mais cette solution a montré ses limites. En 2016, devant la fuite des billets verts, les autorités ont introduit des “bonds notes”, sortes d’obligations, d’une valeur identique au dollar américain. Là encore, l’opération a échoué.