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RDC : guerre contre les « faux magistrats »

RDC : guerre contre les « faux magistrats »

République démocratique du Congo

Depuis décembre dernier, la République démocratique du Congo mène une lutte acharnée contre des personnes exerçant la fonction de magistrat sans diplômes requis. Près de 4 000 dossiers paraissent déjà suspects.

Débutée au dernier trimestre de 2017, l’opération de contrôle des magistrats est menée par une commission composée de membres de syndicats de magistrats et de cadres du ministère de la Justice. Et la moisson semble encourageante. Selon des sources proches du ministère de la Justice, plus de 4 000 magistrats dont l’authenticité des diplômes ferait l’objet de doutes.

Le cas de Bernard Doho Pamata qui a été interdit en novembre dernier d’exercer le métier de magistrat et suspendu de ses fonctions de magistrat et de président du tribunal de la Paix d’Assossa dans la commune de Kasa-Vubu. Selon le Conseil supérieur de la magistrature, Doho aurait présenté de faux diplômes.

Des diplômes qui ont lui ont pourtant permis de travailler pendant dix ans en tant que magistrat, selon des sources proches. « Nous devons nous débarrasser de ces personnes qui n’ont rien à voir avec la magistrature. Il y a bien d’autres métiers : la conduite de taxi, le commerce au marché, etc. » , a récemment déclaré Alexis Thambwe Mwamba, ministre de la Justice, garde des sceaux.

Ce qui explique parfois certains écarts d’ordre éthique et déontologique. « Comment voulez-vous que quelqu’un qui ne comprend pas les textes en vigueur puisse bien juger une affaire ? C’est ce que nous vivons au quotidien en RDC. Il y a même des magistrats qui, malgré leur élégance dans leur robe, ont des problèmes de conjugaison ou d’accords des adjectifs. C’est la preuve qu’ils ont trafiqué leurs diplômes !» , déplore un étudiant habitant du quartier Mfumu Nkento dans la commune de Kimbatseke à Kinshasa.

Le moteur judiciaire de la RDC est à l’heure d’un véritable décalaminage. Et Alexis Thambwe Mwamba, du haut de ses 75 ans, pourrait entrer dans l’histoire comme le père de la révolution du système judiciaire congolais.

Mais, ce dépoussiérage bien qu’applaudi par des ONG de défense des droits de l’homme, pourrait se heurter à bien d’obstacles, surtout politiques.

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