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Au moins 35 personnes tuées dans des raids de l'armée de l'air nigériane - Amnesty International

Au moins 35 personnes tuées dans des raids de l'armée de l'air nigériane - Amnesty International

Nigéria

Un rapport de l’ONG de défense des droits de l’homme Amnesty International, publié ce mardi, accuse l’armée de l’air nigériane d’avoir tué au moins 35 personnes dans le nord-est du Nigeria.

Les violences intercommunautaires continuent de faire des morts au Nigeria. Et parmi la centaine de morts enregistrée, l’armée nigériane aurait sa part de responsabilité. C’est en tout cas ce que suggère un rapport de l’ONG Amnesty International publié ce mardi.

Dans l’Etat de l’Adamawa, épicentre de graves violences entre éleveurs musulmans et agriculteurs chrétiens, l’armée de l’air du Nigeria aurait tué au moins 35 personnes dans des raids menés sur plusieurs villages.

Sur la base des observations de terrain, la détermination de la nature des armes utilisées et l’analyse d’images photographiques et satellites, Amnesty International a pu recouper des informations sur les “abus” des forces nigérianes.

“Les frappes aériennes ne sauraient être considérées comme un moyen légitime d’application des lois. Ce recours irresponsable à la force meurtrière est illégal et scandaleux et témoigne du mépris choquant de l’armée nigériane à l’égard de la vie des personnes qu’elle est censée protéger”, a déclaré Osai Ojigho, directrice d’Amnesty Nigeria.

Une riposte qui risque “d’aggraver les destructions”

Du côté de l’armée nigériane, cependant, on conteste cette version des faits. Le porte-parole de l’armée de l’air, Olatokunbo Adesanya, a nié avoir bombardé des villages de la région ou tiré des coups de feu sur des personnes. Il évoque plutôt des tirs de sommation pour dissuader les pillards et les vandales. Adesanya a déclaré qu’il n‘était pas au courant des pertes en vies humaines.

Pourtant, martèle Amnesty, 86 personnes sont mortes, l’armée de l’air nigériane étant responsable d’au moins 35 morts, et quelque 3 000 maisons ont été détruites dans les cinq villages ciblés : Lawaru, Dong, Kodomti, Shafaron et Nzuruwei.

Pour l’ONG, l’Etat nigérian devrait davantage protéger les populations civiles plutôt que d’employer la force face à cette situation qui lui semble hors de contrôle.

“Des centaines de personnes ont perdu la vie l’an dernier et les autorités ne protègent toujours pas la population comme elles le devraient. Pire encore, les meurtriers ne sont pas inquiétés”, souligne le rapport.

“Face aux violences intercommunautaires, les organes chargés du maintien de l’ordre ont parfois eu recours à la force de façon excessive ou illégale, ce qui n’a fait qu’alourdir le bilan humain et aggraver les destructions”, ajoute-t-il.

Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, le Nigeria a de nouveau été autorisé à acheter des avions de chasse américains. Ces opérations avaient été suspendues par l’administration Obama qui craignait des écarts de l’armée nigériane, notamment en matière des droits humains.

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