République démocratique du Congo
Le gouvernement congolais a dénoncé vendredi les “propos injurieux” de l’archevêque de Kinshasa et mis en garde les catholiques contre toute “récidive” après leur marche de dimanche pour demander au président Joseph Kabila de s’engager à quitter le pouvoir.
“Monseigneur Laurent Monsengwo a tenu des propos injurieux à l’endroit des dirigeants du pays ainsi que des forces de l’ordre”, lit-on dans un compte-rendu du conseil des ministres de République démocratique du Congo consacré aux événements du dimanche 31 décembre.
Le cardinal Monsengwo a qualifié de “barbarie” la violente dispersion dimanche dernier à Kinshasa des marches organisées à l’appel d’un “comité laïc” proche de l’Eglise. Les organisateurs demandaient au président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016, de déclarer publiquement qu’il avait bien l’intention de quitter le pouvoir.
“Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RDCongo”, a ajouté Mgr Monsengwo, 78 ans.
Le gouvernement “ne peut accepter que de tels propos viennent d’un ministre de Dieu”, fait-il savoir dans son compte-rendu, insistant sur “la laïcité de l’Etat Congolais”.
L’exécutif a “condamné fermement les événements survenus le 31 décembre 2017 et a mis en garde les organisateurs contre toute récidive”. Le ministre de l’Intérieur a “fait part des autres manifestations programmées par le même comité laïc de Coordination de l’Eglise catholique et son incitateur”.
“Pour arrêter le cycle de violence en perspective pour cette année 2018, le gouvernement demande à la justice de se saisir du dossier et d’établir des responsabilités”, ajoute-t-on.
Le gouvernement a réaffirmé qu’il n’y a pas eu de morts “en lien avec les manifestations du 31 décembre”.
Jeudi, la nonciature apostolique (ambassade du Vatican) avait confirmé dans une note un bilan d’au moins cinq morts dont “un fidèle catholique”, ainsi que l’arrestation dimanche de six prêtres. Cinq messes, selon elle, ont été interrompues par les forces de sécurité.
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