Sud-Soudan
Le procès de 13 soldats du Soudan du Sud, accusés d’avoir violé des travailleuses humanitaires et tué un journaliste local en juillet 2016, s’est ouvert mardi devant un tribunal militaire à Juba, avant d‘être ajourné au 6 juin.
Les crimes allégués ont été commis le 11 juillet 2016 dans un hôtel situé à un peu plus d’un kilomètre d’une base de l’ONU à Juba, alors que la capitale sud-soudanaise était en proie à de violents combats entre l’armée fidèle au président Salva Kiir et les forces fidèles au rebelle et ex-vice-président Riek Machar.
L’attaque contre cet hôtel est un des nombreux exemples d’atrocités commises depuis le début du conflit et a été citée en exemple dans plusieurs rapports pour illustrer l’incapacité des Casques bleus à protéger les civils dans ce pays. Un de ces rapports a mené au limogeage du commandant de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss).
Mardi matin, les accusés ont comparu devant le tribunal militaire, portant divers uniformes signalant leur appartenance à différentes unités. Quatre d’entre eux portaient l’uniforme de la “Division Tigre”, la garde républicaine assignée à la sécurité du président.
Ils sont poursuivis pour meurtre, viol, pillage et détérioration de biens. La peine la plus sévère encourue pour le meurtre est la peine de mort. Pour le viol, il s’agit de 14 ans de prison.
Avant d’ajourner le procès au 6 juin au motif que l’accusation ne disposait pas d’un acte d’accusation détaillant les charges retenues individuellement contre chaque accusé, le tribunal a entendu le témoignage du gérant britannique de l’hôtel Terrain, Michael Woodward.
Ce dernier a raconté comment “50 à 100 soldats armés ont forcé le portail de l’hôtel” le 11 juillet à bord de pick-up surmontés de mitrailleuses, alors que s’achevaient les affrontements déchirant Juba depuis le 8 juillet.
Il a notamment décrit le meurtre du journaliste John Gatluak, le “viol collectif d’au moins 5 femmes travaillant pour des organisations internationales” et d’un “nombre inconnu de membres du personnel”, ainsi que la manière dont un Américain travaillant pour une ONG a reçu une balle dans la jambe.
Il a également assuré que presque toutes les personnes dans le bâtiment ont été “battues et torturées” et évoqué de “graves actes de violence, comme de fausses exécutions”.
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