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Poursuivie pour outrage, l'activiste ougandaise Stella Nyanzi refuse de se taire

Poursuivie pour outrage, l'activiste ougandaise Stella Nyanzi refuse de se taire

Ouganda

Stella Nyanzi, une militante des droits de l’homme poursuivie pour outrage au président ougandais Yoweri Museveni, a ravivé la polémique en lançant de nouvelles attaques au langage toujours aussi cru contre le dirigeant et son gouvernement.

Moins d’une semaine après sa remise en liberté provisoire, dans l’attente de son procès, l’activiste et universitaire a comparé le gouvernement ougandais à une infestation “de morpions”, accusant le régime de vouloir de nouveau l’arrêter.

“Je suis à présent une fugitive dans mon propre pays”, a expliqué dimanche Mme Nyanzi aux 150.000 abonnés de son compte Facebook. Elle a précisé qu’elle ne pouvait pas rentrer chez elle “car des sbires de la sécurité de ce régime dictatorial m’y attendent”.

Arrêtée le 7 avril, Stella Nyanzi avait été inculpée trois jours plus tard d’outrage au chef de l’Etat, après l’avoir comparé en janvier à “une paire de fesses”.

Dans les jours précédant son arrestation, elle avait multiplié les attaques nominatives contre la ministre de l’Education, qui n’est autre que l‘épouse du président Museveni, lui reprochant d’avoir renoncé à une promesse de campagne sur la fourniture gratuite de serviette hygiéniques pour les jeunes filles scolarisées.

Un tribunal l’avait remise en liberté le 10 mai après un mois de détention.

Dimanche, Mme Nyanzi a de nouveau attaqué Yoweri Museveni, son épouse Janet et leur fils, souvent présenté comme le successeur potentiel de son père, en dénonçant “le pouvoir illégitime du léopard despotique, son idiote de femme léopard et le futur règne du bébé léopard aux mœurs dissolues”.

Le président Museveni, à la tête du pays depuis 31 ans, avait lui-même fait référence au léopard en 2015 lorsqu’il avait mis en garde l’opposition de lourdes conséquences si elle persistait à vouloir titiller “l’anus d’un léopard”.

“Je vais continuer à titiller les anus de tous les léopards, jusqu‘à ma mort ou jusqu‘à ce que l’Ouganda soit libéré des léopards. La fugitive ne la boucle pas!”, a promis Mme Nyanzi dimanche.

Interrogée par l’AFP mardi, elle a justifié le recours à ce vocabulaire cru: “Les paroles dites vulgaires sont parfois la meilleure option pour faire passer un message”.

Chercheuse associée à la prestigieuse université de Makerere à Kampala, Mme Nyanzi est titulaire d’un doctorat sur les sexualités en Afrique.

Ses commentaires sur les réseaux sociaux divisent la société ougandaise, un pays largement conservateur mais dont une partie de la population, notamment au sein de la jeunesse, souhaite le départ du président.

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