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Revisité, l'habit traditionnel revient en force en Tunisie

Revisité, l'habit traditionnel revient en force en Tunisie

Tunisie

Broderies ancestrales sur robes modernes, burnous d’hommes adaptés en tenues pour femme : l’habit traditionnel s’offre un coup de jeune en Tunisie et fait recette, à tel point que les créateurs rêvent désormais de franchir les frontières.

Les tenues traditionnelles ont toujours été d’une grande variété dans ce pays d’Afrique du Nord où chaque région dispose de ses propres modèles, portés de diverses cérémonies. Une diversité qui puise ses racines des civilisations qui s’y sont succédé : carthaginoise, romaine, berbère, arabe, andalouse, ottomane…

Du nord au sud, les coupes varient, les tissus nobles et précieux, en soie, dentelle ou tulle, tous richement ornés de fils en argent, en or et en cannetille. Depuis quelques années, des touches de modernité ont toutefois été apportées par des artisans et créateurs locaux, et font toujours plus d’adeptes.

J’ai choisi ce côté traditionnel revisité, modernisé, parce que c’est la tendance, les jeunes ont de plus en plus tendance à aimer le patrimoine tunisien. Explique la créatrice de mode Zeineb Chiboub.

Le vêtement le plus demandé est le fameux “Maryoul Fadhila”, un tricot traditionnel que l’on enfile sur des pantalons en jean ou de petites jupes. Dans son studio de Tunis, Faouzia Frad crée elle aussi des vêtements inspirés des traditions ancestrales. Un produit qui fait fureur selon elle.

En ce moment il y a plus de demandes parce que l’artisanat tunisien est au grand jour, sous les lumières, donc les gens courent après et en veulent de plus en plus.

Impliquée de longue date dans le secteur , Faouzia Frad utilise la broderie de ses ancêtres sur “des robes plus cintrées, plus ajustées, qui s’adaptent aux goûts de la femme moderne”. Elle confirme l’engouement actuel : “ça marche bien !”, confie t-elle.

Une compétition annuelle de mode a même été créée pour faire revivre l’habit traditionnel.

Pour la présidente du jury, c’est un moyen de contrer l’extrémisme dans ce pays qui fait face à une insurrection jihadiste depuis la révolution de 2011.

C’est notre identité, notre culture. Notre arme pour notre identité, notre culture, notre image. On sera les plus forts. Déclare Fatma Ben Abdallah, présidente du jury du concours “Khomsa d’or”.

Ce concours, dont la prochaine édition aura lieu le 18 mai, est destiné aux créateurs et artisans amateurs et professionnels. Organisé par l’Office national de l’artisanat, il vise à faire revivre l’habit traditionnel en Tunisie, avec le rêve de franchir les frontières.

Fatma Ben Abdallah a en effet l’ambition de participer voire d’organiser des défilés internationaux, au vu du ‘‘patrimoine très riche, du talent, du goût’‘ selon elle.
Primé trois fois au “Khomsa d’or”, Ilyes El Andari acquiesce : “l’habit traditionnel est une vitrine du pays, il mérite d‘être davantage soutenu”.

Mais l’idée commence tout juste à faire son chemin. À ce jour, il n’existe toujours pas de données officielles sur les revenus du secteur, ni d‘étude sur son potentiel à l’export.

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