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Crise burundaise : Benjamin Mkapa soutient Pierre Nkurunziza

Burundi

Benjamin Mkapa, le facilitateur dans la crise burundaise et ex-président tanzanien, a rencontré Pierre Nkurunziza à Bujumbura vendredi. Il a apporté son soutien à l’homme fort de ce petit pays d’Afrique de l’Est.

Mkapa (voir photo) n’est pas passé par quatre chemins pour afficher son soutien au numéro un du Burundi, en défendant le pouvoir du président burundais, fortement contesté par l’opposition, mais surtout, en prenant à témoin l’ONU et certains ambassadeurs. L’homme s’est exprimé face à la presse au terme d’une visite de trois jours au Burundi visant à relancer le dialogue de crise.

Benjamin Mkapa : “ceux qui pensent que je suis celui qui détermine la légitimité, ils se trompent complètement. Vous pouvez me citer, qu’ils se trompent complètement. Des ambassadeurs viennent et présentent leurs lettres de créance au président Nkurunziza, les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU le reconnaissent comme le président de ce pays, donc quelle est cette folie ? Nous perdons beaucoup de temps à discuter d’un évènement qui est terminé.”

Pour le facilitateur, les acteurs de la crise burundaise (pouvoir et opposition) doivent se décider à tourner la page, en mettant le cap sur les élections de 2020.

Bien avant la visite de l’ex-président tanzanien, le porte-parole adjoint de Nkurunziza, Jean-Claude Karerwa Ndenzako, avait laissé entendre que le gouvernement demanderait au facilitateur “de convaincre l’opposition de cesser de jouer les prolongations et de se préparer à l‘échéance électorale de 2020 (…), les élections de 2015 sont derrière nous”.

“C’est pour cela que le communiqué (publié à l’issue de la visite à Bujumbura NDLR) insiste sur le fait qu’il faut créer des conditions (…) qui rendront les élections de 2020 libres, justes et crédibles”, a dit l’ancien président tanzanien.

Benjamin Mkapa a aussi pris les Burundais à témoin, affirmant ceci : “vous ne pouvez pas nier le peuple du Burundi, le peuple a le droit de revoir son histoire, de revoir la position de son président, de revoir la Constitution de son président, même d’examiner la constitution. Mais ce que nous voulons faire, c’est de s’assurer que tout est complet et inclusif, c’est tout. “

Aux dires du facilitateur, “des élections ont eu lieu, des procédures en justice ont été ouvertes, notamment de la Cour de justice de l’Afrique de l’Est, et toutes ont estimé qu’il s’agissait d’un processus légitime ayant connu une conclusion légitime”.

C’est la première fois que Benjamin Mkapa se prononce de la sorte sur l’issue des élections burundaises. Le dialogue interburundais est au point mort et le gouvernement refuse toute négociation avec le Cnared, une plate-forme qui regroupe la quasi-totalité de l’opposition burundaise.

“C’est un processus que nous déterminerons dans les deux prochaines semaines, et nous nous mettrons d’accord sur qui sont les acteurs indispensables qui peuvent déterminer un compromis ou une position commune”, a dit le facilitateur tanzanien.

La crise au Burundi a fait au moins 500 morts selon l’ONU. Des personnes souvent tuées dans des conditions de sauvagerie digne des temps anciens. Certaines ont été exécutées à la massue, d’autres, égorgées à l’arme blanche. Le gouvernement burundais accuse l’opposition en exil d‘être l’instigatrice de la tentative de coup d’Etat de mai 2015, mais aussi d‘être derrière les actuelles violences qui prévalent dans le pays.

Cette crise est due en grande partie à la réélection très contestée de Nkurunzia pour un troisième mandat en juillet 2015, alors que la Constitution burundaise ne donne droit qu‘à un mandat, renouvelable seulement une seule fois.

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