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Les exilés gambiens entre joie, rancœur et espoir de retour

Gambie

La défaite de Yahya Jammeh ouvre les portes du retour aux exilés gambiens qui se réjouissent de la chute de celui qu’ils considèrent comme un dictateur.

Ils n’en reviennent toujours pas. Les Gambiens semblent avoir encore du mal à réaliser la chute de Yahya Jammeh qui a régné sur le pays pendant plus de deux décennies. Une liberté retrouvée que savoure toujours Mymuna, épouse du chef de l’opposition Usainu Darbo sorti de prison il y a quelques jours. « Aujourd’hui, nous avons une Gambie nouvelle, il y aura la liberté d’expression et les gens seront libres de pratiquer la religion qu’ils veulent. Les Gambiens ont été tolérants pendant 22 ans. Yahya Jammeh, il est clair pour lui aujourd’hui que le pouvoir appartient au peuple », se réjouit-elle.

Ancien policier aujourd’hui en exil à Dakar, au Sénégal, Ebrima Sanneh raconte comment il vécu la journée historique de l’annonce de la défaite de Jammeh. « C‘était de la joie et de la danse, mais moi, je suis une personne très émotive, j’ai beaucoup pleuré, j’ai pensé à beaucoup de choses, raconte-t-il. J’ai pensé au moment où j’ai perdu mon emploi, j’ai eu une très bonne carrière policière dans mon pays. Je n’ai jamais été recherché ou accusé d’un crime dans la police. Je n’ai jamais rien fait de mal. J’ai perdu mon travail, j’ai quitté ma famille, j’ai été contraint à l’exil ».

« Je ne pense pas que nous puissions lui pardonner »

Avec la victoire d’Adama Barrow, les exilés gambiens, comme Ebrima Sanneh, voient la porte du retour s’ouvrir subitement. Mais la rancœur envers celui qu’ils considèrent comme un dictateur reste grande. Pour ces gens et pour beaucoup de Gambiens, le pardon semble être un mot trop lourd à prononcer devant celui qui les a persécutés pendant plusieurs années. « Chaque membre de famille devra pardonner à Jammeh si nous parlons de pardonner, mais je ne pense pas qu’ils puissent le faire parce que ce n’est pas un crime contre le président, ce n’est pas contre moi, je ne pense pas que nous puissions lui pardonner », déclare Ebrima Sanneh.

Aujourd’hui, ils n’ont qu’un seul souhait : voir leur ancien président répondre de ses crimes. « Il doit répondre des crimes qu’il a commis, tout comme il a amené des gens à la cour pour des crimes qu’il croit avoir commis. Il devrait y avoir une commission de vérité et de réconciliation », plaide M. Sanneh qui compte bientôt rentrer au pays pour participer à la cérémonie de prestation de serment d’Adama Barrow, celui sur qui reposent tous les espoirs d’une Gambie nouvelle. Et « libre ».

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