Angola : la fille du président défend sa nomination à la tête de la compagnie pétrolière

Isabel dos Santos s’est rarement, voire jamais, exprimée publiquement sur sa nomination à la tête de la compagnie pétrolière angolaise Sonangol. Mais la situation l’impose alors que les pressions se font plus pesantes sur son père, le président angolais Eduardo dos Santos.

En effet, la fille et son père ont été sommés de se présenter devant la Cour suprême pour justifier sa nomination à la tête de la compagnie nationale. Une décision motivée par un collectif de juristes qui ont contesté la désignation d’Isabel dos Santos, estimant que les agents publics et donc le chef de l‘État n’ont pas le droit de nommer des membres de leurs familles.

Si jusque-là la demande de la Cour est restée lettre morte, Isabel dos Santos était toutefois mercredi soir devant la presse pour défendre sa position. “J’ai été cadre supérieure dans plusieurs sociétés en Angola, mon CV parle de lui-même”, a estimé la PDG de la Sonangol, âgée de 43 ans et considérée comme la femme la plus riche du continent africain.

Pour ce qui est des procédures judiciaires, Isabel dos Santos se dit “prête à répondre à toute convocation pour donner des précisions. Tous les Angolais ont le devoir de rendre des comptes s’ils agissent en dehors de la loi”, a assuré Isabel dos Santos devant la presse, critiquant toutefois une manoeuvre “politique” de l’opposition.

“Je vous assure que ma détermination à mener avec succès ma mission n’est pas du tout entamée”, a-t-elle ajouté.

La Sonangol défend sa présidente

L’Angolais qui tire l’essentiel de ses recettes de l’exportation du pétrole vit une période difficile du fait de la déprime des cours du brut. Les effets s’en ressentent sur la compagnie pétrolière nationale, accusant même des retards de paiement à plusieurs de ses partenaires étrangers, selon les médias locaux.

Jeudi cependant, la société s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle fait l‘éloge de la gestion de la présidente.

“En juin 2016, la Sonangol a lancé un profond processus de transformation pour répondre aux défis posés par la situation actuelle du secteur pétrolier en Angola et dans le monde”, a indiqué l’entreprise dans un communiqué.

“Nos cinq premiers mois à la tête du conseil d’administration ont permis d’importantes réalisations autour de quatre piliers fondamentaux : rigueur, rentabilité, transparence et excellence”, s’est félicité le groupe.