Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Débat parlementaire autour du Pool (Congo)

Congo

Ce mercredi, l’Assemblée nationale du Congo s’est penchée sur les violences qui ont cours dans la région du Pool, au sud de Brazzaville. L’invité des députés était le Premier ministre congolais, Clément Mouamba.

Interrogé par les parlementaires sur la question, le Premier ministre Clément Mouamba a laissé entendre que les responsables de cette crise armée ne sont autres que Guy-Brice Parfait Kolélas (voir photo), opposant et candidat à la présidentielle de mars dernier, et le pasteur Ntumi, de son véritable nom Frédéric Bitsamou, chef de la milice armée des fameux Ninjas.

« L’Assemblée nationale a estimé nécessaire d’interpeller le gouvernement aujourd’hui », a dit d’entrée de jeu le président de l’Assemblée, Justin Koumba.

« Alors M. le Premier ministre, qu’est-ce qui se passe réellement dans le département du Pool ? » , renchérit Accel Arnaud Ndinga Makanda, député de la majorité.

En guise de réponse, Clément Mouamba a souligné que la crise dans le Pool tire son origine de la présidentielle de mars dernier, non sans dire que (selon lui) les responsables de cette crise sont Guy-Brice Parfait Kolélas et le pasteur Ntumi.

Pour sa part, Guy-Brice Parfait Kolélas (qui n‘était pas présent lors de l‘échange parlementaire) botte en touche les accusations formulées par le gouvernement congolais. Il ajoute même que le pasteur Ntumi n’est qu’un produit fabriqué de toutes pièces par le régime de Sassou Nguesso, pendant que lui Kolélas, était en exil.

Quant aux solutions à apporter à cette crise, le Premier ministre congolais les a présentées comme suit : « sur le plan politique, le gouvernement attend de la classe politique et notamment des élus nationaux et locaux qu’ils se mobilisent à ce qu’ensemble, nous réduisions les terroristes à leur plus simple expression de délinquants primaires et lâches. »

Au sortir du débat à l’Assemblée nationale, l’opposition affirme n’avoir rien appris du Premier ministre, en termes de solutions concrètes à apporter pour en finir avec les violences dans le Pool.

Pascal Tsaty Mabiala, député de l’opposition : « qu’il s’agisse de cause, qu’il s’agisse de l’engagement de nos forces sur le terrain, qu’il s’agisse des solutions et de propositions de sortie de crise, je n’ai pas appris beaucoup de choses. »

Qui est le pasteur Ntumi?

Le Révérend Pasteur Ntumi, de son nom de naissance Frédéric Bitsamou, est né le 29 août 1964 à Brazzaville, au Congo. Lui et ses partisans le présentent en tant que responsable religieux, « Pasteur », voire « homme de Dieu ».

Au-delà de cet aspect religieux, il est le chef des « Ninjas », engagés dans la guerre civile présentée comme la « libération du Pool » contre Denis Sassou Nguesso, de 2002 à 2005. Après 2005, Denis Sassou Nguesso lui proposera divers postes politiques, dont celui de député en 2004, ainsi que des autorisations implicites d’exercer le commerce. Ntumi refuse le poste de député.

En 2005, l’armée déloge à coup de bombardements les Ninjas de la résidence octroyée à Ntumi par Sassou à Brazzaville. Assiégés par l’armée, 300 Ninjas sont contraints à repartir à pied dans le Pool. Bernard Kolélas, rentrant au Congo, certains quittent le Pasteur pour se rallier à leur ancien chef.

Le 6 juin 2007, Ntumi fait une sortie triomphale devant le Premier ministre, des membres de son gouvernement, Bernard Kolélas et la communauté internationale à l’occasion de la concertation citoyenne des ressortissants du Pool.

Le 10 septembre 2007, alors que la présidence du Congo lui demande de rentrer à Brazzaville pour prendre possession de sa nouvelle fonction de Délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre, les hélicoptères de guerre s’apprêtent à bombarder pour l’empêcher de rentrer dans la ville. Il retourne alors dans son fief, où il dit être en attente d’une prochaine décision le concernant.

Pasteur Ntumi est actuellement recherché par les autorités congolaises, qui l’accusent de mener des activités « terroristes ».

Voir plus