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46 couples de réfugiés congolais mariés dans un camp burundais

46 couples de réfugiés congolais mariés dans un camp burundais

Burundi

L’amour se vit et se célèbre partout, peu importe les circonstances. Quarante-six couples de réfugiés venus de la République démocratique du Congo ont tenu à le démontrer lors d’un mariage de masse dans un camp de réfugiés au Burundi.

Abris de fortune fait juste de planches de bois et de tôle. Le décor est loin d‘être celui dont rêveraient des futurs mariés. Mais qu’importe ! Quarante-six couples de nationalité congolaise qui résident dans le camp de réfugiés de Kavumu, dans l’Est du Burundi, ont décidé de se dire “oui”.

Face à l’officier d‘état civil qui doit célébrer ces unions de masse, les futurs mariés et leurs proches ne cachent pas leur joie. Déjà mariés pour certains, les couples entendent rajouter une petite once de bonheur à leur quotidien déjà compliqué.

Bonnet Mfaume et Zubeda Karinga, eux, se marient pour la première fois. Zubeda est enceinte de leur cinquième enfant et décrit un “bonheur inhabituel” à l’occasion de son mariage.

A côté d’eux, Clément Muragizi et son épouse Anita Nanziza dont l’idylle ne date pas de leur rencontre dans le camp de réfugié. En RDC, Clément avait déjà payé la dot au père d’Anita. Mais les deux amoureux avaient dû se résigner à se séparer à cause des conflits dans l’Est du pays. Le Dieu de l’amour aidant, le couple s’est retrouvé dans le camp de Kavumu où il a décidé de s’unir devant les autorités.

Quant à Faliala Tulinao et Johanna Faila, ils ont dû fuir la République démocratique du Congo pour échapper à un conflit terrien avec les rebelles du groupe Mai-Mai. Le couple a été menacé de mort pour avoir refuser de donner ses terres à un des chefs du groupe. Faliala et son épouse ont finalement dû trouver réfuge au Burundi voisin pour échapper à la mort.

La menace est également à l’origine de la fuite de Deo Kasereka et Antoinette Etamboseka de la RDC. En couple depuis de nombreuses années avec cinq enfants à la clé, ils ont déserté leur maison à Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Deo affirme avoir été accusé par l’armée d‘être de connivence avec les rebelles du M23 à qui il aurait fourni des médicaments. Des hommes en armes auraient débarqué à son domicile pour le chercher. Ne le trouvant pas, ils auraient abusé de sa femme et tuer son frère cadet.

Autant de souvenirs et de pages sombres que ces réfugiés congolais entendent oublier, ne serait-ce que pour un jour.

Pour Abel Mbilinyi, le représentant du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) au Burundi, les mariages entre réfugiés revêtent une importance particulière : la protection de la femme.

“Dans un camp de réfugiés, quelle que soit la religion, peu importe la culture, la protection d’un mari est très importante”, affirme-t-il. “Les femmes célibataires sont vulnérables. Elles sont susceptibles d‘être attaquées par des hommes célibataires”, a-t-il ajouté.

Ils sont de 60 000 réfugiés, à 99 % de nationalité congolaise, à avoir trouvé réfuge sur les terres burundaises. Voisin à la République démocratique du Congo, le Burundi continue à subir les effets de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, décimé par des conflits armés, souvent entre communautés, depuis 2013.

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