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"La RDC est au bord de la guerre civile" - Jean-Marc Ayrault

"La RDC est au bord de la guerre civile" - Jean-Marc Ayrault

République démocratique du Congo

Ces déclarations du ministre français des Affaires étrangères, comme il fallait s’y attendre, ont suscité le courroux du gouvernement congolais qui affirme avoir “déjà payé” le prix de l’ingérence étrangère “avec Lumumba”.

Invité à une conférence à l‘École des affaires internationales de Sciences-Po à Paris, Jean-Marc Ayrault s’est attardé pendant quelque temps sur la situation en République démocratique du Congo. Le ministre français des Affaires étrangères a estimé que “la République démocratique du Congo est un très grand pays, avec énormément de potentiel économique, humain, mais au bord de la guerre civile…”.

Les raisons de cette prévision pour le moins préoccupante réside, selon le chef de la diplomatie française, dans le fait “qu’il y a un président qui est en place et qui veut garder sa place alors qu’il n’a plus le droit de se représenter”.

Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 en République démocratique du Congo, est contraint par la Constitution de ne pas se représenter après ses deux mandats à la tête du pays. De nombreuses manifestations, encouragées par l’opposition qui le suspecte de vouloir faire un glissement du calendrier électoral pour se maintenir au pouvoir, agitent le climat social depuis des mois. Les dernières en date, les 19 et 20 septembre ont fait 53 morts (49 civils et 4 policiers) selon le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme.

Devant les étudiants parisiens, Jean-Marc Ayrault a rappelé “le rôle” que joue la France avec la communauté internationale “pour que le dialogue national ait lieu (..) pour que la date des élections soit fixée et pour que le président sortant, dont on garantira la sécurité – bien entendu il ne s’agit pas que cela se déroule dans la violence – annonce clairement qu’il ne se représente pas”.

Des propos très mal accueillis par Kinshasa dont la réaction n’a pas tardé. “Sincèrement, qui lui a demandé une protection ?”, s’est interrogé Lambert Mende, le ministre congolais de la Communication.

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“Qu’il sache que nous ne sommes ni le Soudan du Sud ni la Libye. Avec Lumumba, nous avons déjà payé” le prix de l’ingérence étrangère, a ajouté M. Mende, en faisant référence au héros de l’indépendance congolaise, l’ancien Premier ministre Patrice-Emery Lumumba, dont les conditions de son assassinat en 1961 restent floues, 55 ans après. “Il y a quelque chose qui se trame contre ce pays”, suspecte le porte-parole du gouvernement congolais.

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Il faut dire que les frictions entre la communauté internationale et la République démocratique du Congo sont multiplient depuis le début de la crise politique. Le 22 septembre, Lambert Mende déclarait que son gouvernement avait été “choqué” par les propos du président français François Hollande, qui avait accusé l‘État congolais de s‘être rendu coupable “d’exactions” contre son peuple les 19 et 20 septembre à Kinshasa.

Plus tôt, le 19 septembre, ce sont les États-Unis qui interpellaient Kinshasa sur des atteintes portées contre son envoyé spécial pour la région des Grands Lacs d’Afrique, Tom Perriello.

Quant aux autorités congolaises, elles reprochent une ingérence et un parti pris de la communauté internationale.

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