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Centrafrique : le choléra aux portes de Bangui

Epidémie de Choléra

Depuis le 10 août dernier, une épidémie de choléra sévit en Centrafrique, faisant 19 morts en un peu plus d’un mois. Sur l‘île aux Singes, en face de la capitale Bangui, la population est particulièrement vulnérable dû à l’absence de sanitaires.

Sur l‘île aux Singes, dans le deuxième arrondissement de Bangui la capitale centrafricaine, pas de toilettes ni de mesures d’hygiène alors que le choléra a déjà fait 19 victimes dans ce pays.

Pour Bonaventure Koumbé, ingénieur eaux et assainissement à l’ONG Oxfam, la situation sanitaire de l’île est propice au développement de la maladie : “les inspections sanitaires ont montré qu’ils n’ont pas d’eau potable pour boire, qu’ils prennent l’eau du fleuve pour boire, ils n’ont pas de latrines, ils n’ont pas de connaissance de base en matière d’hygiène.”

Pour tenter d’enrayer les affres de l‘épidémie qui sévit depuis le 10 août dernier, quatre fois par semaine, l‘équipe vient faire le point et surveille l‘évolution des pratiques sanitaires dans cette zone.

Justin Koumbé, pêcheur et fils du chef du village s’occupe de la prévention et de la sensibilisation auprès des habitants. “La maladie est arrivée chez moi, dans ma famille. C’est pour cela que je fais de la sensibilisation dans le village,” reconnaît-il.

Sa sœur, Josiane, a perdu en l’espace de quelques heures l’une de ses filles, âgée de 8 ans. Elle témoigne : “je rentrais de l‘église et ma petite était dans sa chambre avec la diarrhée et elle vomissait. On l’a emmenée à l’hôpital, mais c‘était trop tard.”

Un drame sur cette île, si proche et en même temps si loin de la capitale centrafricaine. Son défi majeur est d’accéder aux mesures d’hygiène de base, principale barrière à la propagation de l‘épidémie.

Pour rappel, une épidémie de choléra avait déjà frappé la Centrafrique fin 2011, faisant au moins une vingtaine de morts dans la région de Bangui. La Centrafrique peine à se relever du conflit intercommunautaire, entre l’ex-rébellion Séléka et les milices anti-Balaka, qui a ravagé le pays de 2013 à 2015 après le renversement du président François Bozizé.

Le pays, enclavé au cœur de l’Afrique centrale, est à 80% rural. Près de 70 % de la population, qui s‘élève à 4,8 millions d’habitants, vit en dessous du seuil de pauvreté.