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La situation inquiétante de la presse à Madagascar (rapport)

La situation inquiétante de la presse à Madagascar (rapport)

Madagascar

Le Baromètre des médias africains (BMA) a livré début septembre sa version 2016 sur la presse à Madagascar, quatre ans après que la dernière mesure a été publiée. De cette enquête, il ressort un point fondamental : la presse dans cette île est en déclin. Une situation imputable aux autorités gouvernementales et aux patrons de presse.

Le métier de journaliste est l’un des pires à Madagascar. C’est ce qu’estime Mialisoa Randriamampianina, coordinatrice du rapport 2016 du Baromètre des médias africains (BMA) dans sa version sur Madagascar. Lors de la présentation de ce rapport début septembre, le groupe d’experts qui a réfléchi et enquêté sur la situation de la presse et la liberté d’expression dans le pays, a estimé que la presse y est en déclin.

Le rapport met ainsi l’accent sur deux facteurs à l’origine de cette situation pour le moins inquiétante. Il y a d’abord les dirigeants malgaches qui exercent sur la presse “une grande censure, autocensure, des pressions économiques et morales”. Le groupe d’experts en veut d’ailleurs pour illustration le récent code controversé de la communication. “La régulation et l’indépendance” sont par ailleurs “remises en question”, estime-t-il.

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Il faut en outre compter la politique de deux poids deux mesures qui voudraient que les publications proches du pouvoir soient mieux considérées. Les panélistes font notamment référence à la récupération de la chaine publique par le pouvoir – où soit dit en passant, “le ministre de la communication a ouvert son propre programme sur TVM et l’anime directement”. C’est une “aberration ! “, s’insurge les panélistes. Autres points négatifs, la régression des formations et des stages pour le renforcement des capacités.

Mais si l’on se fie au Baromètre des médias africains, les autorités malgaches ne sont pas les seules à indexer. Les patrons de presse ont également une grosse part de responsabilité. “C’est assez mal payé, mais aussi en termes de couverture sociale et de couverture médicale, de matériel… On s’attend que ce soit une presse professionnelle, mais ce n’est pas possible si l’on travaille dans de telles conditions”, conclut Mialisoa Randriamampianina, appelant les patrons de presse à plus d’efforts pour professionnaliser le métier.

Un ensemble d’observations relevées sur les quatre dernières années, étant entendu que le dernier rapport du groupe sur Madagascar remonte à 2012.

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Toutefois, les conclusions du BMA apparaissent en porte-à-faux avec le classement 2016 de Reporters sans frontière. Dans cette édition, l’organisation place Madagascar 56e sur 180 pays sur l’indice de la liberté de la presse. Le pays gagne ainsi 8 points vu qu’en 2015, il s‘était classé 64e sur 179 pays. De nettes améliorations alors qu’en 2014, le pays dirigé par Hery Rajaonarimampianina occupait la 81e place sur 179 pays. Quant à 2013 et 2012, Madagascar a gardé le même classement, la 88e place sur 177 pays.

Pour son rapport 2016, RSF avait estimé que la situation sur la grande île africaine était certes globalement calme, mais le débat démocratique reste toujours “limité”.

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