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Démission du ministre sud-soudanais de l'Agriculture

Ethiopie

Lam Akol, opposant et ministre sud-soudanais de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, a démissionné de ses fonctions qu’il occupait au sein du gouvernement d’union nationale. Selon lui, il est mort, l’accord de paix signé entre le président Salva Kiir et Riek Machar, le chef de la rébellion.

C’est au cours d’une conférence de presse à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, que Lam Akol (voir photo) a fait cette révélation ce lundi.

“Puisque l’accord de paix est mort et qu’il n’y a pas d’espace politique libre à Juba, la seule possibilité pour s’opposer à ce régime afin de restaurer la paix dans notre pays en guerre est de s’organiser en dehors de Juba”, a dit Akol.

Continuant dans sa logique, le désormais ex-ministre, qui a été l’unique adversaire de Salva Kiir pendant la présidentielle de 2010, a demandé par la même occasion à tout l’ensemble de l’opposition de s’unir pour faire tomber le pouvoir.

“Nous sommes tous d’accord sur le fait que le régime de Juba doit changer. Nous avons des différences sur les moyens d’y parvenir. Certains pensent que cela doit se faire par la force, d’autres par des moyens politiques. Nous sommes donc en train d’en parler. Ceux qui pensent que cela doit se faire par la force et ceux qui croient que cela doit se faire en paix devraient se réunir et trouver des intérêts communs”, a-t-il souligné.

S’exprimant depuis la résidence de Riek Machar à Addis-Abeba, le ministre démissionnaire n’a pas dit si oui ou non, il rejoindra la rébellion de Machar, qui a fui Juba depuis l‘éclatement des combats (qui ont fait au moins 300 morts) entre ses troupes et celles proches de Salva Kiir dans la capitale sud-soudanaise début juillet.

Mais l’option armée semble se dessiner pour l’ancien membre du gouvernement, considéré dans son pays comme le principal opposant politique et indépendant de la rébellion. En effet, selon lui, il envisage toutes les options, y compris celle du retour à la lutte armée contre le président Salva Kiir.

“Machar est un dirigeant d’opposition. Nous sommes des dirigeants d’opposition, comme beaucoup d’autres personnes. Nous sommes actuellement en consultation pour voir comment s’organiser pour consolider l’opposition au gouvernement”, a précisé Lam Akol.

Un parcours tracé depuis la guerre d’indépendance

Mais ce n’est pas tout ; l’ancien ministre de Salva Kiir a annoncé avoir quitté la tête de son parti, le Mouvement populaire de libération du Soudan-Changement démocratique (SPLM-DC). Ce parti qui est considéré comme le seul véritable parti d’opposition au Soudan du Sud. Depius le début de la guerre civile dans ce pays, Lam Akol a adopté une attitude de dénonciation vis-à-vis des deux camps opposés.

Mais le poste ancienement occupé par cet opposant (celui de ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire) n’a pas suffi à mettre un terme à la souffrance des Sud-soudanais, dont 5 millions de personnes, sur une population de 11 millions, dépendent aujourd’hui de l’aide alimentaire.

Autrefois chef de guerre durant la guerre d’indépendance qui a opposé l’actuel Soudan du Sud au Soudan de 1983 à 2005 et ayant combattu dans les deux camps (forces pro-Khartoum et rébellion sudiste), Lam Akol a créé le SPLM-DC en 2009, après son départ du SPLM.

Depuis l’indépendance aquise par le Soudan du Sud en 2011, c’est le SPLM, l’ex-rébellion sudiste, qui tient les rennes du pouvoir.

Le Soudan du Sud, plus jeune Etat de la planète, est déchiré par une guerre civile d’une rare violence depuis décembre 2013.

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