Burundi : 11 lycéens incarcérés pour outrage à chef d'État

Onze lycéens burundais ont été incarcérés ce vendredi dans le quartier de Muramvya, dans le centre du Burundi. Il sont accusés d’outrage au président Pierre Nkurunziza après avoir grifonné sa photo.

La tension est montée d’un cran ce vendredi dans les rues de Muramvya, un quartier sis dans le centre du Burundi, lorsque des dizaines de lycéens y ont été arrêtés dans la matinée. Aussitôt, des centaines de lycéens sur les 1 400 que compte le lycée communal de Muramvya sont alors descendus dans la rue pour protester contre l’arrestation de leurs camarades accusés par la direction de leur établissement d’avoir abimé des photos du président burundais Pierre Nkurunziza. Selon des témoins, les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur les manifestants, blessant grièvement par balle deux élèves et un passant.

Parmi les interpellés, onze élèves dont six filles et cinq garçons qui ont été reconnus coupables d’outrage à chef d‘État et “ont été écroués à la prison centrale de Muramvya en milieu d’après-midi”, a confirmé une source policière sous couvert de l’anonymat. Ils risquent une peine de cinq à dix ans de prison.

Plus tôt dans la journée, une dizaine d’autres élèves âgés de moins de 14 ans – la majorité pénale au Burundi – avaient été arrêtés puis relâchés. Ces élèves étaient eux-aussi accusés d’avoir grifonné des images du président de la République qui se trouvaient dans des livres d’apprentissage.

Ce cas n’est pas un cas isolé. Il y a une semaine, ce sont 300 lycéens de 8e année du lycée de Rubiza 1, dans la périphérie sud de Bujumbura, qui se faisaient renvoyer de l‘établissement pour les mêmes raisons.

Les parents d‘élèves, eux, continuent de clamer l’innoncence de leurs enfants. “Nos enfants sont innocents car ces livres étaient utilisés collectivement, personne ne sait qui l’a fait exactement”, s’est insurgé un parent. “Mais c’est cela le Burundi aujourd’hui, un pays où règne la terreur et le culte de la personnalité”.