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RDC : des avocats et pro-Katumbi violemment refoulés par la police

République démocratique du Congo

La police congolaise a refoulé violemment à Lubumbashi plusieurs milliers de partisans de l’opposant congolais Moïse Katumbi, visé par une enquête pour “recrutement de mercenaires”. Ces manifestants, venus porter soutien à leur candidat exigeaient l’abandon des charges contre lui.

Candidat déclaré à la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année, M. Katumbi devait être confronté au procureur de la République, à Lubumbashi (sud-est de la RDC) pour une présumée affaire de recrutement de mercenaires le concernant.

Mais l’audition a été renvoyée à lundi, a-t-on appris auprès de sa défense. Selon ses avocats, l’opposant a argué devant le magistrat avoir été agressé par la police en arrivant et a obtenu l’autorisation de se faire soigner. Le général Jean-Bosco Galenga, chef de la police provinciale, a démenti les allégations de l‘équipe de M. Katumbi, affirmant que six de ses hommes avaient été blessés.

Peu avant l’arrivée au palais de l’homme d’affaires, plusieurs milliers de ses partisans massés à proximité du bâtiment ont été refoulés à coups de grenades lacrymogènes par un important dispositif policier.

Selon le bureau de M. Katumbi, deux proches de cet ancien allié du président Joseph Kabila ont été blessés et un nombre indéterminé de femmes venues le soutenir ont été “rouées de coups et arrêtées”.

Climat sous fortes tensions

Comme lundi et mardi lors des deux premières auditions de M. Katumbi, richissime homme d’affaires, propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe de Lubumbashi, nombre de manifestants étaient vêtus de blanc (comme leur champion) et arboraient des écriteaux “Je suis Katumbi”.

La foule, venue plus nombreuse mercredi que lundi, avait encore davantage grossi vendredi. Dans la matinée des jeeps de la police avaient sillonné le quartier, enjoignant par mégaphone “ceux qui n’ont rien à faire” à “rentrer chez eux”.

À l’intérieur du palais, les agents ont chassé à coups de matraque des dizaines d’avocats affirmant vouloir “plaider pro Deo” (gratuitement) pour M. Katumbi.

Ce dernier est passé à l’opposition en septembre en accusant M. Kabila de chercher à s’accrocher à tout prix au pouvoir, en même temps qu’il démissionnait de son poste de gouverneur du Katanga (démembré en quatre provinces en 2015).

Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC en raison de l’intention que l’opposition prête à M. Kabila de vouloir s’accrocher à son poste au-delà du terme de son mandat en décembre, alors que la Constitution ne le lui autorise pas. Aucune date n’a encore été fixée pour la présidentielle, et la probabilité de son report grandit de jour en jour.

M. Katumbi estime que l’enquête le visant, annoncée le 4 mai après l’arrestation de quatre de ses gardes du corps, dont un Américain, est motivée par une volonté politique de le mettre hors-jeu.

Menace de sanctions

En visite à Kinshasa, l’envoyée spéciale de la Grande-Bretagne dans la région des Grands Lacs a dit espérer “sincèrement” que cette enquête n‘était pas le signe d’un “resserrement” supplémentaire de l’“espace politique” en République démocratique du Congo. Elle a ainsi agité la menace de sanctions européennes contre certains responsables congolais.

Pour Londres, les personnes responsables des actes de répression ou de violence politique dont la communauté internationale dénonce la montée depuis plusieurs mois porteraient la responsabilité de leurs actions. La Grande-Bretagne discute avec ses partenaires européens de sanctions ciblées contre ces personnes, a dit Mme Dholakia, pour qui les risques [de voir la RDC] s‘écarter de l’ordre constitutionnel sont réels.

Mercredi, la Cour constitutionnelle – que l’opposition accuse d‘être inféodée au pouvoir – a autorisé M. Kabila à rester en fonction si la présidentielle n’est pas organisée avant la fin de son mandat.

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