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Six pays africains pourraient éradiquer le paludisme d'ici 2020

Afrique

Depuis près de 15 ans, le paludisme est en nette régression dans le monde. Mais, la maladie continue de faire des ravages avec plus de 400 000 décès chaque année, particulièrement en Afrique où on recense 90 % de décès dont 70 % chez les enfants. Plusieurs pays du continent se sont lancés dans une lutte acharnée contre la maladie qui, au vu de la courbe, pourrait être éradiquée d’ici les quatre prochaines années.

Selon un rapport publié ce lundi à l’occasion de la célébration de la journée de lutte contre le paludisme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un programme drastique de lutte contre le paludisme pourrait permettre une éradication totale de la maladie en Afrique d’ici 2020. Plusieurs axes, notamment la prise en charge des personnes touchées et la prévention, sont mis sur pied par des organisations internationales pour atteindre cet objectif. Dans son rapport, l’OMS indique qu’“en 2015, 88 % des cas de paludisme et 90 % des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette région”, alors que Médecin sans frontières (MSF) a pris en charge environ 2 millions de cas de paludisme à travers le monde. Plus de 750 000 enfants ont également bénéficié d’une distribution de traitements à but préventif (CPS) au Niger, au Mali et au Tchad.

Les régions frontalières avec le Swaziland, le Zimbabwe et le Mozambique sont également particulièrement touchées par cette maladie devenue un objectif national, notamment en Afrique du Sud. En 2014, le pays a enregistré près de 11.700 cas, presque 6 fois moins qu’en l’an 2000 (64.000 cas). Et selon l’OMS, “avec une action ciblée et une coopération transfrontalière, l’Afrique du Sud a le potentiel d‘éliminer la malaria en 2020”.

‘‘Globalement, la réduction et l’élimination du paludisme ont pu progresser grâce à l’accroissement des financements internationaux et nationaux. Ce qui est vrai malgré ces progrès, c’est que la maladie reste endémique avec un lourd tribut dans la région africaine, mais on ne peut pas dire jusque-là que la communauté internationale n’a pas fait grand chose, il y a des progrès très significatifs qui ont été réalisés’‘, a indiqué le Dr Jean Mermoz Youndouka, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme au Congo.

Plan d‘éradication

L’Organisation mondiale de la santé a mis sur pied un plan 2016-2020 de lutte contre le paludisme avec pour objectif d‘éradiquer le mal dans au moins dix pays – parmi lesquels six pays africains – à travers le monde d’ici 2020. ‘‘21 pays sont en mesure d’atteindre cet objectif, parmi lesquels figurent 6 pays de la région Afrique, où le fardeau de la maladie est le plus lourd”, a indiqué l’OMS dans un communiqué.

La complexité de la lutte rend toutefois difficile l’objectif d‘éradiquer le paludisme. Des pays comme le Nigeria et la RDC ont enregistré 35 % du taux de mortalité en 2015, à cause de plusieurs facteurs. ‘‘La lutte contre le paludisme est très complexe, parce qu’il faut donner à l’homme des moyens pour qu’il soit capable de se soigner et prévenir la maladie. Il y a aussi les facteurs liés aux parasites, beaucoup de parasites sont résistants aux médicaments contre le paludisme. Il y a aussi, si vous voulez, les facteurs liés au vecteur ; aujourd’hui beaucoup de moustiques sont devenus insensibles aux insecticides utilisés pour l’imprégnation des moustiquaires et c’est très très bloquant’‘, a expliqué le Dr Jean Mermoz Youndouka, qui pense qu’‘‘il faut renforcer la collaboration régionale et sous régionale’‘.