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Tchad/Affaire des militaires disparus : les associations des droits de l'Homme s'en mêlent

Tchad/Affaire des militaires disparus : les associations des droits de l'Homme s'en mêlent

Tchad

L’affaire des militaires disparus continue de faire des vagues au Tchad. L’opposition, par la voix de son chef de file Saleh Kebzabo, accusait récemment le pouvoir Déby d’avoir enlevé et assassiné des dizaines de militaires, qui n’ont pas voté Idriss Déby lors de la présidentielle du 10 mars dernier. Les associations de défense des droits humains exigent, à leur tour, que lumière soit faite sur cette affaire.

Hier mardi, les associations de défense des droits de l’Homme ont emboîté le pas à l’opposition tchadienne, réclamant ainsi la lumière sur cette affaire qui ne cesse de défrayer la chronique. Elles ont recueilli les témoignages de pas moins de 21 familles, restées sans aucune nouvelle des leurs.

“ Si vous votez pour un autre candidat, vous êtes fichés et on vous arrête à votre sortie ”

« Nous avons été saisis par des parents des victimes qui ont allégué que lors du vote le 9 (avril), il semblerait que des chefs militaires s’étaient installés dans les isoloirs pour observer ceux qui ne votaient pas pour le président sortant et étaient arrêtés par la suite et torturés selon les témoignages que nous avons reçus » , a laissé entendre Pyrhus Banadji, le président de l’Association pour la promotion des libertés fondamentales au Tchad et porte-parole d’un collectif de six associations de défense des droits humains.

Banadji ajoute qu’ « il y a deux situations en fait : il y a des cas où c’est devant tout le monde et il y a des cas où il y a des ouvertures qui permettent d’observer. Et si vous votez pour un autre candidat, vous êtes fichés et on vous arrête à votre sortie. »

Réclamant l’ouverture d’une enquête, le leader associatif s’inquiète du sort des présumés détenus :

Nous exigeons la libération sans condition de ces militaires arrêtés et détenus dans des lieux secrets. Et nous exigeons aussi l’ouverture d’une enquête indépendante pour établir les responsabilités et sanctionner les auteurs de ces actes inhumains et barbares.

“ Tous les disparus sont en vie ”

La réaction des autorités tchadiennes ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement Déby a qualifié d’ « allégations fallacieuses » les accusations de l’opposition et des associations des droits de l’Homme. Pour Moustapha Ali Alifeï, le ministre tchadien de la Communication, tous les « disparus » sont « en vie » et toute la lumière sera faite « dans quelques jours. »

Ali Alifeï justifie la disparition de ces soldats en ces termes :

Le devoir les a appelés à s’éloigner momentanément de leurs familles. Les forces de défense et de sécurité qui sont la cible de ces déclarations malveillantes prennent les dispositions nécessaires pour pouvoir apporter l’éclaircissement nécessaire sur leurs éléments qui sont actuellement en mission commandée dans leur poste d’affectation.

Ahmad Mahmat Bachir, le ministre tchadien de la Sécurité abonde dans le même sens, soutenant que les soldats qui s’absentent dans le cadre de leur travail n’ont pas souvent « l’audace ou la gentillesse d’en informer » leurs familles et divers proches.

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