« Même pas peur », une chanson pour lutter contre le terrorisme en Côte d'Ivoire

Collectif Bassam est un ensemble d’artistes ivoiriens, réunis autour d’une chanson intitulée « Même pas peur ». Ces artistes expriment ainsi leur soutien aux victimes de l’attaque terroriste qui a fait 19 morts sur une plage de la station balnéaire de Grand-Bassam, le 13 mars dernier.

Onze artistes ivoiriens constituent ce collectif, qui s’expriment à travers le Zouglou et le Coupé-décalé, les rythmes les plus en vogue en Côte d’Ivoire. La chanson est soutenue par un clip vidéo, tourné sur la plage où a eu lieu l’attaque terroriste revendiquée par Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique).

« En Côte d’Ivoire, nous, on est debout oh, djihadistes, on n’a même pas peur », « Tu tues des innocents pour des causes perdues » et « Tu n’iras pas au paradis », ou encore « Que fais-tu sur les plages ? A cause de 70 vierges, tu tues des innocents » sont, entre autres, les paroles que l’on peut entendre dans la chanson.

Chico Lacoste, l’un des producteurs de « Même pas peur » :

« Par leur acte, les djihadistes ont voulu atteindre notre joie de vivre. En tant qu’artistes, cette chanson est notre arme pour leur dire qu’on n’a même pas peur des djihadistes. On sait qu’ils l’entendront. »

Hassam Maïga, le réalisateur du clip vidéo a laissé entendre que les Ivoiriens « restent unis, (on) ne se laisse pas abattre. »

Lors du match Côte d’Ivoire/Soudan comptant pour les éliminatoires de la CAN Gabon 2017, le groupe et des spectateurs arboraient des T-shirts “Même pas peur” ou “Yako (NDLR : qui signifie courage en langue locale) Grand-Bassam”. Une minute de silence a été respectée juste avant le coup d’envoi. Le Collectif Bassam a presté pendant la mi-temps.

A titre de rappel, trois terroristes, tous membres d’Aqmi, avaient ouvert le feu le dimanche 13 mars sur une plage de Grand-Bassam, ville touristique située à environ 40 km de la capitale économique ivoirienne, Abidjan. L’attaque a ciblé un restaurant, faisant 19 morts et plus de 33 blessés. Quinze personnes ont été arrêtées et le principal suspect, du nom de Kounta Dallah, est activement recherché dans le cadre de l’enquête.

Aqmi a revendiqué la tuerie, prétextant avoir apporté de cette façon un avertissement en direction de la France et ses alliés dont la Côte d’Ivoire, contre les opérations militaires françaises. Notamment au Mali. La Côte d’Ivoire a été la cible de l’attaque du 13 mars aussi pour avoir livré quatre terroristes d’Aqmi aux autorités maliennes.

Les contrôles ont été renforcés de façon draconienne aux frontières ivoiriennes.