Tchad : trois leaders de la société civile interpellés

Des dirigeants de la société civile tchadienne ont été interpellés en début de semaine pour avoir appelé à une manifestation pacifique contre la candidature du président Deby à un nouveau mandat.

Selon une source policière, le porte-parole de la coalition ‘’ Ça suffit’‘ Mahamat Nour Ahmed Ibedou, a été arrêté ‘‘pour avoir distribué des tracts ‘’ et il a été mis à la disposition du procureur qui a ouvert une enquête.

Autres arrestations, celles du secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad (UST), Younous Mahadjir, ainsi que le porte-parole du mouvement “Iyina” (“on est fatigués”, en arabe local), Nadjo Kaina Palmer. Ces mouvements multipliaient ces derniers jours des appels à se mobiliser dans toutes les villes du pays pour dire non à la candidature de Idriss Deby au scrutin du 10 avril prochain.

Les autorités tchadiennes ont interdit samedi dernier toute manifestation n’ayant aucun lien avec la campagne électorale. Le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration Ahmat Mahamat Bachir a indiqué que seules “les manifestations des candidats à l‘élection présidentielle” sont désormais autorisées.

Amnesty International estime que ces arrestations qui interviennent à moins de trois semaines de la présidentielle sont un signal préoccupant concernant la question des droits de l’homme.

Samira Daoud, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à l’ONG de défense des droits de l’homme exige de fait leur “libération immédiate et sans condition”.

Idriss Deby Itno qui est arrivé au pouvoir en 1990, est candidat à un cinquième mandat et il sera opposé à 13 autres candidats.