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Burkina Faso : colère de groupes d'autodéfense

Burkina Faso : colère de groupes d'autodéfense

Burkina Faso

Les Koglwéogo, ces groupes d’autodéfense dont le nombre devient de plus en plus important au Burkina Faso, ont paralysé pendant plusieurs heures deux routes principales.

Les contestataires exigaient la libération de dix des leurs, emprisonnés depuis plusieurs semaines à Ouagadougou. “Nous exigeons la libération sans condition de nos camarades de Fada N’Gourma (280 km à l’est de Ouagadougou)”, martelait Issiaka Kaboré, 47 ans, membre des Koglwéogo de la bourgade de Nagréongo, à une soixantaine de km au nord-est de la capitale Ouagadougou.

Koglwéogo signifie “protection de l’environnement” en langue nationale Mooré. Les dix incarcérés sont accusés de “coups et blessures volontaires” et “séquestration”. Ils avaient interpellé un voleur présumé, qu’ils ont tabassé.

Pour exprimer leur mécontentement, des centaines de membres des groupes de Koglwéogo ont bloqué, à l’aide de troncs d’arbre, la nationale 4 (RN 4), qui conduit au Niger, au Bénin et au Togo. Leur action avait provoqué une perturbation de la circulation, avec une file de véhicules s‘étirant sur au moins deux kilomètres.

Autre endroit, même scène. La nationale 1 qui relie Bobo Dioulasso (la deuxième ville du Burkina) à Ouagadougou s’est vue paralyser hier lundi matin par d’autres groupes de Koglwéogo. La route ralliant la Côte d’Ivoire au Mali a été occupée par les mécontents.

Les Koglwéogo sont nés de la volonté de certains citadins et villageois de se protéger des voleurs et autres coupeurs de route. Mais leur existence divise les Burkinabè. Ces justiciers d’un autre genre commettent souvent des violations flagrantes des droits de l’Homme. En effet, ils arrêtent, tabassent et dépouillent quotidiennement des personnes accusées (à tort ou à raison) d’avoir commis des délits plus ou moins graves.

La position du gouvernement burkinabè laisse les observateurs perplexes lorsque des voix s‘élèvent pour “soumettre à l‘État de droit” ces groupes d’autodéfense. Les autorités se refusant de les dissoudre, bien que leurs exactions soient nombreuses.

D’ailleurs, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré disait à ce sujet en février dernier :
“On ne peut pas dissoudre ce qui n’est pas légal”. En même temps, le numéro un du Faso les invitait à “se conformer aux lois de la République”.

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