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Alger : des chanteurs de rue réveillent la dame blanche

Alger : des chanteurs de rue réveillent la dame blanche

Algérie

Comme le dit l’adage, la musique adoucit les mœurs. C’est le sourire scotché aux lèvres et une guitare à la main que de jeunes artistes s’efforcent de rappeler à ses habitants le bon souvenir de l’Alger d’autrefois ; l’Alger qui ne dormait pas.

Ils sont de plus en plus nombreux à envahir les trottoirs de la capitale algérienne et à s’exprimer en musique, de jour comme de nuit. Leur popularité s’est accrue depuis que Mohammed Daha, alias Moh Vita Boy, a été interpellé par la police pour occupation illégale de l’espace public.

Son arrestation à la mi-janvier a donné naissance à un large mouvement de solidarité à Alger. La société civile, menée par des artistes et des activistes était ensuite parvenue à masser les foules lors d’un concert improvisé sur l’une des places les plus fréquentées de la ville.

“Il y a un besoin pressant chez les jeunes Algérois de réinvestir l’espace public et de réveiller leur ville endormie”, ont expliqué à l’AFP Idir Tazerout et Mehdi Mehenni, organisateurs de la mobilisation sur les réseaux sociaux. “Avant, beaucoup de gens me prenaient pour un mendiant, ils sont comme ça. Après que le maire m’a donné une autorisation et après tout ce qui s’est passé, ils ont commencé à me respecter, ils ont compris que j’étais un artiste”, témoignait Mohamed Vita.

En réponse à cette forte mobilisation, le maire d’Alger, Abdelhakim Bettache, a entamé une politique d’ouverture et accordé à plusieurs artistes l’autorisation formelle de se produire sur la place publique. Néanmoins, ce geste des autorités n’a pas convaincu les instigateurs de la campagne de solidarité vis-à-vis de Mohammed Daha.

Certains ont dénoncé une récupération politique de leurs idées. “Le pouvoir algérien veut contrôler (…) tout ce qui lui échappe, ça lui fait peur”, a déclaré Idir Tazerout. “Il essaie de profiter de toutes les initiatives susceptibles de donner l’image d’un pouvoir qui laisse ses jeunes s’exprimer librement”, a-t-il ajouté.

De son côté, le maire d’Alger se targue de mener le même combat : celui de ressusciter Alger la Blanche et de raviver la flamme qui l’animait avant la prohibition des cafés, loisirs et spectacles itinérants par les islamistes. “Ce n’est plus l’Alger d’avant, Alger la Blanche qui vit la nuit”, déplorait le maire avant de poursuivre : “la décennie noire (années 90) a cassé cette tradition algéroise”.

Autrefois connues pour leurs cafés animés ouverts jusqu’au bout de la nuit, les rues d’Alger sont aujourd’hui désertes après le crépuscule. Les artistes de rue espèrent que leur persévérance pourra relancer la culture du divertissement et de la musique algéroise. La ville de plus de trois millions d’habitants n’a à ce jour pas de salles de concert.

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