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Afrique du Sud : ouverture du procès du meurtre de Nokuthula Simelane

Afrique du Sud

Hier vendredi s’est ouvert en Afrique du Sud le procès du meurtre de la militante anti-apartheid, Nokuthula Simelane. Un procès considéré comme historique, par bon nombre d’observateurs.

Bethal, ville située dans la région de Mpumalanga, en Afrique du Sud. Quatre anciens policiers, dont trois Blancs et un Noir, accusés d’avoir kidnappé et tué la militante anti-apartheid, Nokuthula Simelane, ont comparu devant la justice ce vendredi. Ils étaient membres de la branche armée de l’ANC (parti au pouvoir).

Nokuthula Simelane, militante sud-africaine anti-apartheid de 23 ans, fut enlevée, torturée et assassinée par quatre policiers en 1983, à l‘époque où l’apartheid était en vigueur en Afrique du Sud. Son corps n’a jamais été retrouvé.
De 1996 à 1998, la TRC (Commission vérité et réconciliation) a siégé en Afrique du Sud. Cette commission a enquêté sur les crimes commis du temps de l’apartheid, tombé en disgrâce après l’arrivée de Nelson Mandela au pouvoir en 1994. La TRC avait pour principe d’amener bourreaux et victimes de l’apartheid à se parler. Les bourreaux qui désiraient être amnistiés étaient appelés à se confesser, en révélant leurs crimes en détail, devant la Nation.

Trois des meurtriers de Nokuthula Simelane ont comparu devant la TRC, espérant bien sûr bénéficier de l’amnistie. Celle-ci leur a été refusée. La commission a estimé qu’ils n’ont pas été francs pendant leur audition, cachant des détails de leur crime.

Kebby Maphatsoe, ministre délégué à la Défense et aux Anciens Combattants, a assisté à l’ouverture de ce procès :

“Nos négociations ont été, d’une certaine façon, compromises, mais cela ne voulait pas dire que ces personnes ne devaient pas divulguer certaines informations. Nous voulions qu’elles nous disent où sont nos camarades disparus. Tout cela est la raison d‘être du TRC (Commission vérité et réconciliation), afin qu’elles ne soient pas envoyées directement en prison. Ceux qui n’ont rien divulgué devraient, selon moi, être envoyés en prison.”

Etait aussi présent Zakhlele Thwala, ancien commandant du Umkhonto we Sizwe (MK), dont Nokuthula Simelane faisait partie : “Pendant longtemps, nous ne savions pas ce qui se passait au-delà du Carlton Center, jusqu‘à ce que le Sowetan publie un article concernant la disparition de cette jeune femme. Deux membres de la police se sont manifestés et ont expliqué qu’ils connaissaient toute l’histoire. A partir de ce moment-là, et grâce au TRC, nous avons su ce qu’il se passait du Carlton Center à Potchefstroom où la dernière personne à l’avoir vue a indiqué qu’elle se trouvait dans un coffre, violemment blessée. Nous ne savions pas ce qu’il s‘était passé.”

Le principe même du procès du meurtre de la jeune militante anti-apartheid n’a pas été facilement accepté. Pas même par l’ANC, le parti au pouvoir. La famille de la victime a dû se battre contre vents et marées avant d’obtenir de la justice l’ouverture d’un procès contre les meurtriers de la jeune femme.

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