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Troubles dans l'Oromia : l'Ethiopie accuse l'Erythrée

Ethiopie

L’Ethiopie accuse son voisin et rival érythréen d‘être l’instigateur des violents troubles qui ont eu lieu dans la région de l’Oromia en novembre dernier.

Hier jeudi, Getachew Reda, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement éthiopien, a accusé l’Erythrée d‘être derrière les manifestations anti-gouvernementales qui ont secoué la région de l’Oromia en novembre 2015. Face à la presse, M. Reda a martelé ceci :

“Nous avons des preuves concrètes que certaines des personnes qui ont été impliquées ou ont été les instigatrices des violences dans certaines localités de l’Arsi occidental viennent d’Asmara (capitale de l’Erythrée).”

Pour le gouvernement éthiopien, l’Erythrée est complice de deux mouvances éthiopiennes : le Front de libération Oromo (OLF), qui est un groupe rebelle, et Ginbot 7, un groupe d’opposition exilé aux Etats-Unis. Le deuxième cité est qualifié de groupe terroriste par le pouvoir éthiopien.

“Le gouvernement érythréen ne travaille pas seulement avec ce qui reste de l’OLF à Asmara, mais aussi avec Ginbot 7, et ils veulent infiltrer des fauteurs de troubles en Ethiopie”, a ajouté le ministre, toujours au cours de sa conférence de presse.

Se voulant compréhensif envers les manifestants, tout en gardant le cap de l’accusation envers l’Erythrée, Getachew Reda a précisé ceci :

“Les protestations exprimées par les gens avaient pour origine des inquiétudes légitimes. Mais à un certain point, il y a eu des éléments politiques qui ont été impliqués dans le détournement du processus.”

Les récentes violences se sont surtout concentrées dans l’Arsi, une subdivision au sein de la région Oromia. Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, est cernée par la région de l’Oromia, dont la population est estimée à 27 millions d’habitants avec pour langue commune l’oromo. Cette langue se différencie de l’amharique, qui se parle dans l’administration éthiopienne.

En novembre dernier, des manifestations ont pris forme dans l’Oromia, afin de dénoncer un projet gouvernemental d’urbanisme, visant à l’expansion de la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Les fermiers oromo (le plus important groupe ethnique du pays) avaient vu en ce projet une tentative d’expropriation de leurs terres, par le gouvernement. Finalement, le plan d’urbanisme a été abandonné le 12 janvier dernier.

Mais ces manifestations ne se sont pas déroulées sans violences. En effet, la répression des contestataires s’est faite avec brutalité. Plus de 140 morts ont été recensés et des milliers d’arrestations ont eu lieu, si l’on s’en tient aux chiffres de l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW).

L’organisation a même mentionné dans un rapport publié lundi dernier que les autorités éthiopiennes continuent de réprimer les Oromo. Selon HRW, “des assassinats et arrestations arbitraires sont presque quotidiennement rapportés depuis le début de l’année”.

L’Erythrée et l’Ethiopie, qui s‘étaient livré une guerre de 1998 à 2000 (après 30 ans de guerre d’indépendance de l’Erythrée contre l’Ethiopie de 1961 à 1991), continuent de se regarder en chien de faïence.

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