Burundi
Le Burundi a finalement eu gain de cause à propos de la décision de l’Union africaine d’envoyer des troupes sur son sol. L’UA a décidé de surseoir à cette décision tant que Bujumbura s’y opposera.
Face aux réticences de certains dirigeants et au refus catégorique des autorités burundaises, l’Union africaine (UA) a finalement renoncé au déploiement d’une mission de prévention et de protection au Burundi. Alors qu’elle avait annoncé l’envoi de troupes, même sans le consentement de Bujumbura, l’organisation des Etats africains a finalement décidé de revoir sa position, liant sa décision à celle du gouvernement burundais, toujours opposé à cette idée. « Il y a eu, je pense, une mauvaise communication. Il n’a jamais été de l’intention de l’Union africaine de déployer une mission au Burundi sans le consentement des autorités burundaises. Cela est inimaginable », a déclaré sur RFI le représentant spécial de l’UA pour les Grands Lacs, le Sénégalais Ibrahima Fall, en marge du 26e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA qui se tient depuis samedi à Addis-Abeba, en Ethiopie.
L’UA ne compte toutefois pas baisser les bras. Elle entreprend de poursuivre le débat sur le plan diplomatique pour convaincre les autorités burundaises de la nécessité de l’envoi de ces troupes. « Probablement l’une des conclusions – parce que pour le moment, ces conclusions ne sont que provisoires – définitives de la réunion de ce vendredi sera d’envoyer une délégation de haut niveau, pour ne pas dire de très haut niveau au Burundi, pour discuter avec les hautes autorités burundaises pour enclencher une consultation sur cette problématique », a ajouté M. Fall. A la suite cette déclaration, le Commissaire de l’UA à la Paix et à la Sécurité a annoncé dimanche l’envoi, à une date encore indéterminée, d’une “délégation de très haut niveau” pour discuter avec le gouvernement burundais du déploiement de la force. « Si le Burundi l’accepte, ce sera une force pour le désarmement des milices, la protection des civils en coopération avec les forces de police locales, la facilitation du travail des observateurs des droits de l’homme », a précisé à l’AFP, Smaïl Chergui, assurant qu’ « il n’y a pas de volonté ni d’occuper ni d’agresser, ni quoi que ce soit ».
Le Burundi est plongé dans une crise sanglante qui fait craindre une guerre civile, depuis l’annonce de l’investiture à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, réélu en juillet 2015. Les violences ont déjà fait plus de 400 morts et contraint quelque 230.000 personnes à l’exil. Les menaces d’un nouveau génocide avaient poussé l’Union africaine à décider du déploiement dans le pays d’une mission de protection et de prévention (Moprobu), forte de 5 000 hommes. Une décision à laquelle se sont opposées les autorités burundaises qui menacent de s’attaquer aux troupes qu’elles assimilent à une force d’invasion.
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