L'opposition tanzanienne appelle la population au boycott du scrutin

Le principal parti d’opposition à Zanzibar a annoncé jeudi qu’il allait boycotter les nouvelles élections prévues le 20 mars.

L’appel du Front Civique Uni (CUF) fait suite à l’annulation du scrutin d’octobre dernier en raison d’irrégularités. “Nous n’allons pas participer à ces élections (…) et nous demandons aimablement aux habitants de Zanzibar, particulièrement ceux qui respectent l‘État de droit et la démocratie, de boycotter aussi ces nouvelles élections”, écrit le (CUF) dans un communiqué publié à l’issue de deux jours de réunion.

Le Front Civique Uni (CUF), un des principaux partis de l’opposition de Tanzanie, a estimé ces nouvelles élections inconstitutionnelles et a réaffirmé avoir remporté celles du 25 octobre sur l’archipel. “Les élections sont terminées, elles se sont tenues en 2015 et nous voulons récupérer notre victoire”, a déclaré le parti dont le chef Seif Sharif Hamad, vice-président sortant de l’archipel s‘était déclaré dès le 26 octobre vainqueur de la présidentielle locale, alors qu’aucun résultat officiel n’avait été annoncé.

Irrégularités constatées

La Commission électorale de Zanzibar (ZEC) avait invalidé le 28 octobre l’ensemble des opérations de vote sur l’archipel et demandé l’organisation d’un nouveau scrutin en raison de “violations du code électoral”, dont des électeurs ayant voté plusieurs fois. Les quelque 500.000 électeurs de Zanzibar avaient été appelés à choisir le président de l’archipel et les députés de l’Assemblée locale, ainsi que le président tanzanien, élu en même temps par les électeurs du Tanganyika continental. L’annulation des votes à Zanzibar n’a pas empêché John Magufuli d‘être proclamé nouveau président de Tanzanie par la Commission électorale nationale et de prêter serment en novembre.

Mohamed Aboud Mohamed, ministre de l’Intérieur et des Elections de l’archipel a assuré jeudi que les “nouvelles élections prévues se tiendront, avec ou sans l’opposition”.

Les affrontements post-électoraux sont récurrents sur l’archipel, théâtre de tensions politiques – autour du maintien ou non de l’union avec le Tanganyika – et confessionnelles ces dernières années, marquées occasionnellement par des explosions de grenade et qui ont nui à la cruciale industrie du tourisme. Le CUF a averti que la violence pourrait éclater sur les îles si de nouvelles élections ont lieu sans la tenue d’un dialogue avec les acteurs du processus électoral.