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Tunisie : réunion extraordinaire du gouvernement

Tunisie

Le gouvernement tunisien a tenu une réunion extraordinaire samedi à la suite d’une contestation sociale, inédite depuis la révolution de 2011, qui agite depuis une semaine le pays placé sous couvre-feu nocturne.

Le Premier ministre Habib Essid s’est entretenu avec les ministres de la Défense et de l’Intérieur et à par la suite un Conseil des ministres extraordinaire. Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Walid Louguini, “Sur le plan sécuritaire, ça a commencé à se stabiliser.”

À Kasserine, dans le centre défavorisé du pays d’où est parti le mouvement contre la misère et l’exclusion sociale après le décès d’un jeune chômeur, la vie a repris son cours. La veille, des habitants dont de nombreux jeunes avaient lancé une campagne de nettoyage des traces des heurts.

Impuissant face au chômage

C’est à Sidi Bouzid que le vendeur ambulant Mohammed Bouazizi s’est immolé par le feu fin 2010, un geste qui a déclenché la révolution contre le régime de Zine El Abidine Ben Ali chassé du pouvoir en janvier 2011. Les tensions sociales ont débuté le 16 janvier à Kasserine, ville de 80.000 habitants, lorsqu’un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, est mort électrocuté après être monté sur un poteau. Il protestait avec d’autres contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique.

La contestation s’est rapidement propagée, témoignant de la persistance de l’exclusion sociale dans un pays qui fait figure de rescapé du Printemps arabe mais ne parvient pas à s’extirper du marasme économique. Vendredi soir, dans une allocution télévisée, le président Béji Caïd Essebsi a jugé la contestation “naturelle” et appelé le gouvernement à élaborer un plan contre le chômage, car “il n’y a pas de dignité sans emploi”.

“Nous n’avons pas de baguette magique pour donner de l’emploi à tout le monde en même temps”, a dit pour sa part le Premier ministre, tout en disant “comprendre” le mouvement.

Dans certaines villes, des postes de police ont été incendiés et des “saccages” se sont produits dans une banlieue populaire du Grand Tunis. Pour toute la journée et la nuit de vendredi, 261 personnes ont été arrêtées pour troubles et 84 pour violation du couvre-feu, selon le ministère de l’Intérieur.

Couvre-feu national nocturne

Après ces violences, les autorités ont décrété à partir de vendredi un couvre-feu nocturne “au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées et de ce que la poursuite de ces actes représente un danger pour la sécurité de la patrie et des citoyens”. Le chef de l’l‘État a mis en garde contre la récupération de la contestation par “des mains malveillantes”, évoquant des partis politiques sans les nommer ainsi que le groupe jihadiste l‘État islamique (EI), qui a revendiqué les trois attentats majeurs ayant frappé la Tunisie en 2015.

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