Nigeria : nouveau détournement de plus de six milliards de dollars

La politique anticorruption menée par le président Muhammadu Buhari continue de faire des vagues au Nigéria. Le ministre de l’Information a encore publié une liste d’une cinquantaine d’anciens membres de l’ancien régime, dont des ministres, qui auraient détourné plus de 6 milliards de dollars.

Le scandale de corruption qui secoue le Nigéria n’en finit plus de faire parler de lui. Car à chaque semaine son lot de révélations. Et c’est l’ancien régime dirigé par Goodluck Jonathan qui revient en permanence au banc des accusés. Après l’inculpation pour détournements de fonds d’anciens pontes du pouvoir, dont l’ancien ministre de la Défense Bello Haliru Mohammed et l’ex-conseiller à la sécurité nationale Sambo Dasuki, c’est au tour d’autres partisans de Jonathan d‘être mêlés à une histoire de détournements de deniers publics. Selon le gouvernement nigérian, des fonds estimés à 1 340 milliards de nairas, soit 6,7 milliards de dollars, auraient été dilapidés par ces responsables du régime précédent en 7 ans.

Des ministres et des gouverneurs parmi les accusés

Le ministre nigérian de l’Information a avancé un chiffre de 55 personnes qui seraient impliquées dans ce nouveau scandale de détournement de fonds publics survenus entre 2006 et 2013. Selon une liste fournie par Lai Mohammed, l’affaire met en cause d’anciens gouverneurs et de législateurs, des hommes d’affaires, des responsables du secteur bancaire, des fonctionnaires, et même d’anciens ministres. Ces malversations auraient été commises lors de transactions dans le cadre de la vente du pétrole. De l’argent qui, selon les actuelles autorités nigérianes, auraient été versé directement dans des comptes privés des accusés en lieu et place des caisses de l’Etat. Mais ces derniers ont nié les faits qui leur sont reprochés, considérant ces accusations comme une chasse aux sorcières orchestrée par le président Muhammadu Buhari.

Début janvier, le président Buhari avait lui-même annoncé l’existence de documents prouvant des détournements de recettes des ventes du pétrole vers des comptes privés. « Nous avons des documents qui montrent que le pétrole brut du Nigeria a été pillé illégalement et que les recettes ont été mises dans des comptes personnels au lieu des comptes du gouvernement fédéral », avait révélé le président nigérian, sans donner plus de détails. L‘éclatement de ces nombreux scandales de détournements de fonds publics entre dans le cadre de la politique anticorruption que mène le nouveau régime depuis son installation en mai 2015.