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Traumatisme et colère des rescapés après l'attaque de Ouagadougou

Burkina Faso

Les témoins de l’attaque d’un hôtel et d’un restaurant vendredi dans la capitale burkinabè n’arrivent pas à se défaire des souvenirs du massacre.

Une nuit d’horreur. Les histoires que racontent les victimes rescapées de l’assaut contre l’hôtel Splendid et le restaurant Cappucino se suivent et se ressemblent. Les assaillants – cinq selon des sources officielles – seraient arrivés comme n’importe quel client. Mais déjà, raconte Lucien Trabi, un Ivoirien attablé non loin du lieu des événements, il y avait quelque chose qui clochait. “La patronne a dit : “c’est quoi cette manière de s’habiller”. Ils portaient des gants. On a vu une kalach dépassée. Ils nous sont passés devant et sont allés jusqu’au Cappuccino. Là, soudain, ils ont commencé à mitrailler tout le monde. Ils cherchaient surtout les expatriés”, se souvient-il.

Les choses s’enchaînent très vite puisque le groupe qui se transforme bientôt en bande d’assaillants commence à tirer sur les clients de l’hôtel et du restaurant. “Nous, on s’est réfugiés dans l’immeuble en hauteur. On voyait les jihadistes, ils tiraient. Dans la nuit, ils criaient “Allah Akbar”. Les policiers avaient des vieilleries, mais on aurait dit que leurs armes sortaient de la boîte. Ça brillait. Ils avaient des doubles chargeurs”, affirme-t-il. Alors que les tirs se sont calmés et qu’il sort de sa cache pour aller se soulager Lucien tombe nez à nez avec un de ces hommes. “C‘était un jeune. 19 ans comme ça. Il m’a fait signe de venir. Je croyais que c‘était fini… J’ai poussé un casier de bière sur lui et j’ai fui. Il a tiré “Tatatata” j’ai plongé. Je me suis fait mal au genou et j’ai rampé. Ce n’est qu’après que j’ai senti que j’avais reçu une balle” dans le dos au niveau de l‘épaule.

al-Mourabitoune

Plus tard dans la journée de samedi, il est récupéré par les équipes de la Croix-Rouge. Mais confie-t-il, chaque fois qu’il ferme les yeux, il ne peut pas s’empêcher de voir “ce connard de terroriste”.

Même son de cloche chez Yassia Salouka, qui servait ce soir-là au Cappucino. Il a été exfiltré dans la matinée par les gendarmes burkinabè et des soldats français des forces spéciales stationnées à Gao et appelés en renfort ce soir-là. “Il y a eu le coup de fusil. Je me suis couché aussitôt et j’ai rampé derrière le bar. On a été aux vestiaires et on s’est enfermés. On était quatre. D’autres sont allés aux toilettes, derrière… Ça tirait de partout. Il y a eu des morts”.
Au fil des récits, on apprend que les hommes qu’Aqmi dit appartenir à al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar n’ont finalement pas fait de discrimination particulière au moment de l’attaque. Tout le monde était ciblé. Au total, au moins 29 personnes ont perdu la vie dans ce que la commission de la CEDEAO a qualifié d’attaque terroriste dans un communiqué.

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