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Mali : les raisons des difficultés de la lutte anti-terroriste

Mali

Le numéro deux de l’armée malienne, le général Didier Dakouo, lie les difficultés de l’armée à combattre les groupes djihadistes aux dysfonctionnements dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé en juin 2015 avec les groupes rebelles.

Le constat est clair, selon cet officier supérieur de l’armée malienne. Le retard dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé l’an dernier entre le gouvernement malien et les groupes armés serait à l’origine des difficultés de l’armée dans sa lutte contre les groupes djihadistes. « La situation (sécuritaire) est compliquée par le manque de contrôle et de clarté sur les mouvements de groupes armés qui ont signé l’accord de paix, en raison de multiples retards dans la mise en œuvre du programme DDR (désarmement, démobilisation et réintégration)», a en effet déclaré le général Didier Dackouo, numéro deux de l’armée, dans un discours prononcé lundi devant le président Ibrahim Boubacar Keïta, au palais présidentiel.

Ce discours est tenu dans un contexte très tendu, marqué par la multiplication des attaques islamistes. La plus sanglante, celle de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, qui a coûté la vie à 20 personnes le 20 novembre 2015, est une illustration parfaite de l’insécurité qui règne au Mali et, surtout, du dynamisme des groupes salafistes armés. Il y a quelques jours, une missionnaire suisse a également été enlevée à Tombouctou. Même si cet enlèvement n’a pas été revendiqué, tous les soupçons se tournent vers les islamistes liés à Al-Qaeda qui ont effectué un retour en force dans le nord du pays. Cette intensification de l’insurrection a sensiblement augmenté les risques dans cette région et menace l’instabilité des pays voisins, malgré les efforts déployés par les forces françaises et maliennes pour rétablir l’ordre.

Distinguer les islamistes des signataires de l’accord de paix

Selon certains experts en sécurité, il est primordial pour les forces anti-terroristes de faire une distinction entre les djihadistes et les groupes armés modérés qui ont signé l’accord de paix avec le gouvernement. Cet accord paraphé en juin dernier, en Algérie, avait pour objectif de confiner dans les casernes les combattants les plus laïques du nord. Mais sa mise en œuvre est retardée par les querelles entre groupes armés, certains des signataires blâmant le gouvernement d’avoir retardé le processus.

La Minusma, la force de maintien de la paix des Nations Unies au Mali, a essuyé plus d’une trentaine d’attaques depuis son déploiement en avril 2013. Ces attaques, dont la plupart est attribuée à des groupes islamistes, ont fait une cinquantaine de morts dans les rangs des Casques bleus. L’armée malienne n’est pas non plus épargnée par les exactions des djihadistes qui ont tué 82 soldats l’année dernière.

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