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L'association LGBTI " Shams " suspendue pour 30 jours

L'association LGBTI " Shams " suspendue pour 30 jours

Droits des homosexuels

L’ONG de défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels LGBTI “ Shams” en Tunisie , a été suspendue de toutes activités pour un mois, selon une note du Chargé du contentieux de l’Etat.

Dans une réaction postée sur la page Facebook de l’association, l’avocat de l’ONG a estimé que “ C’est un prélude à la dissolution de l’association “ avant d’annoncer qu’il compte saisir la justice pour contrer cette décision.

C’est au lendemain de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, que l’association “ Shams “ pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, a vu le jour.

Elle se bat notamment pour la dépénalisation de l’article 230 du code pénal qui prévoit jusqu‘à trois ans de prison pour sodomie et lesbianisme.

Bien qu’en Tunisie les gays bénéficient d’un certain degré de liberté, le président Béji Caïd Essebsi a rejeté en octobre dernier, l’hypothèse d’une dépénalisation de l’homosexualité.

L’abrogation de l’article 230 “ n’aura pas lieu, je refuse cela “

A la suite du président, Abdellatif Mekki, élu d’Ennahda jugeait pour sa part que cette association était dangereuse pour la paix sociale. On lui reproche ses commentaires sur le taux élevé de divorce, la consommation de drogue ou encore les violences conjuguales.

Les défenseurs de la cause LGBT, ne voient aucun lien entre l’homosexualité et les données évoquées par l‘élu. Ils s’indignent du fait que le pouvoir de Tunis veuille se rétracter après avoir légalisé leur existence en mai dernier.

Selon certaines sources, l’ancien ministre de la Justice Mohamed Saleh Ben Aissa, avait été révoqué en octobre 2015 pour ses propos sur l’abrogation de la loi contre l’homosexualité. “ Pour moi, le problème, c’est l’article 230 “.

Il considérait que cet article s’oppose aux libertés individuelles des Tunisiens et Tunisiennes. Mais ce dernier explique que sa déclaration “ a causé des problèmes, mais qu’elle n’est pas la cause de son limogeage “.

En Tunisie, les hommes accusés d’avoir des relations homosexuelles sont régulièrement soumis à des examens rectaux, sur ordre d’un juge, pour « prouver » des relations anales.

Une méthode dénoncée par les mouvements LGBTI mais qui a abouti à la mise en détention de six étudiants de l’université de Kairouan et favorisé leur expulsion de la ville pendant cinq ans pour actes homosexuels.

Une vingtaine de pays dans le monde a d’ores et déjà légalisé le mariage entre personnes de même sexe. En revanche, les homosexuels risquent la peine de mort dans une dizaine de pays tels que la Mauritanie, le Soudan, le Nigeria, ou la Somalie .

Amnesty International continue son combat et demande aux autorités tunisiennes d’abroger cet article et de dépénaliser les relations entre personnes de même sexe.