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Chine : le patron de China Telecom dans le viseur des autorités

Chine

Le Parti communiste chinois s’est lancé dans une vaste campagne anti-corruption, depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping aux affaires, en 2013. Nouvelle cible : le patron de China Telecom.

Le patron de China Telecom, premier opérateur de téléphonie mobile de Chine, est dans la tourmente. Chang Xiaobing, 58 ans, fait l’objet d’une enquête pour “graves violations de la discipline”

Cela se passe dans un vaste contexte anti-corruption, initié par le Parti communiste chinois et qui vise le Parti lui-même, ainsi que le milieu des affaires. Les entreprises du secteur public (minées par la corruption) sont, cette fois-ci, concernées par cette campagne, alors que jusqu‘à présent, elles en étaient relativement épargnées.

Chang Xiaobing avait été nommé (par les autorités du pays) à la tête de China Telecom en août 2015. Il était avant cela le patron de China Unicom, le deuxième opérateur mobile du pays. Cette décision avait suscité des rumeurs de fusion imminente entre les deux groupes et le troisième principal acteur du marché, China Mobile.

La nouvelle de l’enquête (pour soupçon de corruption) sur la personne de Chang Xiaobing est apparue sur le site internet de la Commission centrale d’inspection disciplinaire. Selon le magazine économique “Caijing.”: http://english.caijing.com.cn/aboutus/, le patron de Chine Télécom avait disparu de la circulation à quelques jours seulement d’une importante réunion de l’opérateur public programmé pour le 28 décembre. L’homme reste injoignable sur son téléphone portable. Le magazine affirme que le patron de China Telecoml a été “emmené”.

Il est bon de préciser qu’en Chine, il n’est pas rare d’apprendre la “disparition” de responsables publics ou de dirigeants d’entreprises. Ceci se fait souvent avant l’annonce formelle d’une enquête de la police, de régulateurs ou de l’autorité anticorruption du Parti. En général, ses enquêtes sont suivies de condamnations. Condamnations qui n‘émanent pas toujours d’un tribunal, mais du Parti communiste chinois. Celui-ci ayant le pouvoir d’appliquer des sanctions en interne.

Willy Lam, professeur adjoint au centre d’Etudes chinoises reste critique vis-à-vis de cette affaire : “Nous entrons dans la quatrième année de la campagne anti-corruption du président Xi Jinping. Durant les deux premières années, Xi Jinping visait principalement des hauts fonctionnaires, d’abord au niveau central et ensuite au niveau régional. Maintenant l’attention s’est portée à la fois sur les entreprises publiques et privées.” Il joute par la suite : “Le parti se prépare à un important 19ème congrès national du Parti communiste qui se tiendra fin 2017, donc Xi Jinping ne veut pas arrêter trop de responsables au sein du Parti ou du governement. Donc c’est pour ça que l’attention de la campagne anti-corruption s’est déplacée sur le secteur des affaires, parce que l’arrestation de grands chefs d’entreprises n’affectera pas l’unité au sein du Parti communiste ou du gouvernement.”

Le gouvernement chinois mène actuellement l’enquête sur d’autres secteurs économiques contrôlés par l’Etat. Particulièrement en ce qui concerne le secteur pétrolier. Le monde de la finance est aussi visé. Pékin cherche à faire le ménage après la spectaculaire débâcle des Bourses chinoises en été 2015.

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