Ethiopie : les miliciens évacuent la ville sainte de Lalibela

Prêtres et pèlerins assistent à la célébration de Genna, le Noël orthodoxe éthiopien, à l'église Sainte-Marie de Lalibela, le 7 janvier 2023.   -  
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AMANUEL SILESHI/

L'armée fédérale éthiopienne a repris jeudi le contrôle de la ville sainte orthodoxe de Lalibela (nord), après le départ dans la nuit des miliciens qui s'en étaient largement emparés la veille, ont indiqué des habitants. Les membres de la milice "d'autodéfense" Amhara Fano "sont partis dans la nuit. L'armée fédérale contrôle la ville", a déclaré jeudi matin à l'AFP un habitant de Lalibela, mondialement connue pour ses églises taillées dans le roc. d'anonymat.

Les Fano - milices informelles de citoyens-combattants volontaires - ont soutenu l'armée éthiopienne pendant deux ans de conflit avec les autorités rebelles de la région voisine du Tigré, qui s'est soldé par un accord signé en novembre 2022 à Pretoria.

Cet accord, perçu comme un renversement des alliances face aux conflits territoriaux entre Amhara et Tigré, a exacerbé les tensions en Amhara. Ces tensions ont dégénéré en conflit ouvert lorsque le gouvernement fédéral a tenté de désarmer les forces régionales en avril.

"Jusqu'à tôt ce matin, les Fano contrôlaient la majeure partie de la ville. Quand nous nous sommes réveillés, ils finissaient de quitter la ville", a confirmé un autre habitant, qui a également requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.

"Je vois les ENDF (Forces armées fédérales) déployées dans les rues", a-t-il ajouté.

Selon ces deux habitants, contactés séparément, aucun autre affrontement n'était audible jeudi, au lendemain d'une journée où coups de feu et explosions ont secoué la ville.

Mercredi après-midi, plusieurs habitants avaient rapporté que les Fano contrôlaient la majeure partie de Lalibela et que les forces fédérales avaient été repoussées aux abords d'une base située à la périphérie de la ville.

Mercredi et jeudi, il n'a pas été possible de vérifier les déclarations des résidents locaux, les autorités fédérales ayant refusé aux journalistes l'accès à Amhara.

Ni le gouvernement fédéral, ni l'armée éthiopienne, ni les autorités régionales n'ont pu être contactées ou répondues aux messages de l'AFP depuis mercredi. Aucun rapport sur les combats n'était disponible.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique (120 millions d'habitants), l'Éthiopie, mosaïque de 80 peuples, est déchirée par de multiples conflits simultanés mais sans rapport entre eux.

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