Maroc : les greniers collectifs, une tradition multiséculaire

Le gardien Lahcen Boutirane dans l'ancien grenier collectif du village d'Ait Kine, dans la région de Tata, au Maroc, le 1er mars 2023.   -  
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Au Maroc, le grenier collectif  d'Aït Kine, village berbère de l'Anti-Atlas perché à plus de 1 000 mètres d'altitude est l'un des rares toujours en activité.

Cette imposante citadelle de protection et de stockage des biens de la localité, a été érigée au XVIIIe siècle et restauré en 2012. Symbole d’une solidarité multiséculaire l "agadir" en langue amazighe, était aussi un refuge en temps de crise.

"Le grenier était un gage de sécurité, surtout en cas d'"insiba" (rébellion des tribus locales contre le pouvoir central). Les habitants y stockaient de l'orge et d'autres denrées alimentaires. En cas d'attaque, ils s'y réfugiaient également car ils avaient tout ici, l'eau, la nourriture ? Et surtout la sécurité"; explique Abdelghani Charai, commerçant du village d'Ait Kine.

Cette tradition a-t-elle résisté à l’épreuve du temps. Pas dans tous les villages du royaume chérifien. Mais les habitants d'Aït Kine se félicitent d’avoir conservé leur grenier.

"Le grenier d'Aït Kine est toujours utilisé, il est bien conservé. Les villageois l'utilisent, ils sont très attachés à leur patrimoine. Les autres greniers dans d'autres régions n’existent plus", affirme Abdelghani Charai.

Il s'agit de 76 compartiments sont agencés en trois niveaux. On y stocke de l'orge, des dattes, des amandes, mais également des documents.

" Les habitants du village utilisaient le bois pour faire toutes sortes de documents comme les actes de naissance, les actes de mariage, etc. Ils sont ici dans ces manuscrits", explique Lahcen Boutirane, gardien du grenier collectif du village d'Aït Kine.

Le royaume compte plus de 550 anciens "iguidar" (le pluriel d'agadir) dans différentes régions, principalement dans le Centre et le Sud, selon le ministère de la Culture qui prépare leur inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO.

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