RDC : la plateforme Vigiciel s'inquiète du processus électoral

Des Congolais participent à un simulacre de vote dans la ville de Beni, dans l'est du pays, le 30 décembre 2018   -  
Copyright © africanews
Al-hadji Kudra Maliro/Copyright 2018 The AP. All rights reserved.

Des mouvements citoyens congolais ont estimé mardi à Kinshasa que le processus électoral en vue de la présidentielle du 20 décembre était "très mal engagé" , en disant craindre des fraudes et un "déni de démocratie" .

Les opérations d'identification et d' "enrôlement" des électeurs ont commencé le 24 décembre dernier, dans dix des 26 provinces congolaises.

Depuis, seulement 37% des personnes attendues ont pu se faire enregistrer, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui a prolongé de 25 jours l'opération qui était censée s'achever lundi dans ces régions.

Ces opérations doivent avoir lieu d'ici la mi-mars dans l'ensemble du pays, ainsi que pour les Congolais de la diaspora .

Le processus électoral "est très mal engagé" , ont estimé des organisations réunies au sein d'une plateforme dénommée "Vigilance citoyenne électorale" (Vigiciel).

"La CENI a délibérément hypothéqué la qualité de l’enrôlement des électeurs (...), le décor d’un chaos électoral est en train d’être mis en place" , s'est inquiété devant la presse Hervé Diakese , coordonnateur de la plateforme.

"Tout se passe comme si on voulait imposer à notre peuple un chantage inadmissible : soit des élections désastreuses dans les délais constitutionnels, ou des élections crédibles mais aux calendes grecques" , a-t-il ajouté.

Pour limiter le risque de fraude , selon elle, la plateforme Vigiciel a appelé cinq pays ( France, Belgique, Afrique du Sud, Etats-Unis et Canada ) à rendre public le nombre des ressortissants de la RDC résidant sur leurs territoires et devant être inscrits sur les listes électorales .

Cela permettra "d’éviter des disparités entre le nombre exact des Congolais résidents et des enrôlements aux chiffres faramineux susceptibles d’être présentés" , a déclaré M. Diakese.  "Ne pas le faire, c’est se rendre complice d’une fraude des listes électorales et de déni de démocratie" , a-t-il ajouté.

En RDC, la présidentielle est une élection à un seul tour, couplée aux législatives ainsi qu'aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux. Le président Félix Tshisekedi , au pouvoir depuis janvier 2019, a l'intention de se représenter. 

À découvrir également

Voir sur Africanews
>