Mondial 2022 : Walid Regragui, un "leader naturel"

Le sélectionneur du Maroc, Walid Regragui, pendant le huitième de finale contre l'Espagne, au stade de la Cité de l'éducation à Al Rayyan, au Qatar, le 6 décembre 2022   -  
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Bientôt une fresque de Walid Regragui à Corbeil-Essonnes ? Le sélectionneur du Maroc qui joue mercredi contre la France une première demi-finale de Coupe du Monde, a grandi en Essonne, où déjà il était un "mordu" de football et un "leader naturel" .

Walid Regragui est né en 1975 à Corbeil-Essonnes , une ville populaire de 50 000 habitants, située au sud-est de Paris .

C'est ici que le Franco-marocain commence à taper le ballon à la fin des années 1980, dans le quartier de Montconseil, au pied de sa tour, aujourd'hui détruite. Avec ses copains d'enfance, il affronte notamment la cité rivale des Tarterêts .

"On faisait des tournois, Montconseil c'était l'AC Milan et nous les Tarterêts le FC Barcelone, l'ambiance était vraiment bon enfant, c'est comme ça que je l'ai connu à 10 ans et on s'est suivi à l'AS Corbeil" , raconte à l'AFP Demba Diagouraga . Le directeur actuel de la maison de quartier des Tarterêts se souvient d'un "grand compétiteur très sérieux" , avec un "rôle de leader naturel" .

A cette époque, Walid Regragui était "un amoureux" de l' AC Milan , qui domine alors l'Europe et il avait une "référence" : Marco van Basten , l'attaquant néerlandais star du club italien, et Ballon d'Or à trois reprises.

"Walid a toujours été un meneur de jeu, un numéro 10. A la base, c'est ça son poste de prédilection" , explique Azdine Ouis , un ami d'enfance et responsable du collectif Citoyen et solidaire de Corbeil-Essonnes. Déjà capitaine, "il nous transcendait, il nous galvanisait" , appuie-t-il, le sourire dans sa voix.

Agé d'une dizaine d'années, le coach des Lions de l'Atlas rejoint l'équipe cadet puis juniors de l'AS Corbeil-Essonnes (ASCE), maintenant disparu, où il joue d'abord milieu droit, puis latéral droit.

"Il était rapide" , avait une "bonne vision du jeu" et était "au-dessus du lot techniquement" , détaille Bernard Caseiro , entraîneur des cadets de l'ASCE, qui le fait alors jouer en meneur de jeu ou ailier.

Dans le vestiaire, "il prenait la parole et motivait ses collègues" , souligne son ancien entraîneur, "c'était pratiquement mon porte-parole sur le terrain, il avait déjà ça en lui" .

Sur le terrain, David Fiot , son ex-coéquipier de l'ASCE, se rappelle d'un "jeune mordu de foot qui jouait pour la gagne" : "il se transcendait et se sortait de situations difficiles et ensuite il accélérait. C'est pour ses dribbles et ses accélérations que Rudi Garcia l'a remarqué" , explique son ami d'enfance, rencontré dans un lycée de Corbeil.

"Quand il a eu son bac pro comptabilité, il nous a lancé : Bon maintenant j'arrête l'école et je me consacre à ma carrière footballistique. On voulait tous êtes pro, mais lui est arrivé à son objectif, c'est un gagnant" , insiste David Fiot.

C'est à ce moment que Rudi Garcia , alors coach de l'équipe Une de l'ASCE entre 1994 et 1998 où son père a également entraîné, le repère lors d'un match de l'équipe juniors.

"En allant observer la troisième équipe juniors, je vois un attaquant rapide, élégant, technique, je demande : Mais qu'est-ce qu'il fait dans la troisième équipe ? Je le prends avec moi avec la Une en DH (Division d'honneur), il devient titulaire et on monte en CFA2" , explique Rudi Garcia, qui le connaît depuis ses 19 ans.

Ensuite, Regragui, alors arrière latéral droit, commence sa carrière pro au Racing Club de France, et s'est ensuite illustré à Toulouse (1999-2001), à Ajaccio (2001-2004), au Racing de Santander, puis à Dijon et Grenoble (2007-2009) en Ligue 2.

"Il apportait beaucoup au plan tactique et il avait une vraie force de caractère. Il était un joueur aguerri" , se remémore son coéquipier à Grenoble, l'attaquant algérien Nassim Akrour , tous deux "des cadres" de l'équipe, donnant "des conseils aux jeunes" .

A Grenoble, Walid Regragui a très brièvement joué avec Olivier Giroud qui avait 21 ans, et qu'il croisera de nouveau mercredi lors de la demi-finale.

"Il pourrait nous ramener la Coupe du Monde à la cité de Montconseil. Vous imaginez ?" , espère son ami Azdine Ouis, qui souhaite réaliser une fresque de Walid Regragui sur les deux grandes tours de Montconseil.

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