La Philharmonie de Paris rend hommage à Fela Kuti

Le musicien et compositeur nigérian Fela Anikulapo Kuti le 13 septembre 1986 avec son groupe lors de la "Fête de l'Humanité" du Parti communiste français à Paris   -  
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Laurent Rebours/AP1986

Musicien de génie à l’héritage immense, patron d’un club de Lagos dont la réputation survoltée n’est plus à faire et véritable activiste politique, Fela Kuti est célébré dans une exposition-événement à la Philharmonie de Paris jusqu'au 11 juin 2023. 

Les visiteurs baigneront dans la musique de Fela, avec des extraits de morceaux et de concerts .

L'exposition s'attache surtout à retracer précisément les étapes de la formation et de l'évolution musicale complète de l’artiste. 

"On avait une petite frustration, celle d'être confrontés souvent à une vision un peu simpliste ou monolithique de Fela, "l'inventeur de l'afrobeat", "le musicien combattant". Mais on voulait vraiment entrer dans la matière sonore et la matière politique que Fela a inventé dans les années 1970-1980. On voulait également concevoir la première exposition qui permettait de déplier toute la trajectoire musicale et politique à partir d'archives, de photographies inédites qui permettent d'être au plus près de la musique de Fela et de ses combats politiques." a décrit Alexandre Girard-Muscagorry, l'un des trois commissaires de l'exposition Fela Kuti à la Philharmonie de Paris.

L’artiste nigérian, crée à la fin des années 60 avec son groupe Koola Lobitos , l’Afro beat qui mêle blues, jazz, funk et musique traditionnelle Yoruba . Il est connu entre autres pour sa virtuosité au saxophone, au clavier, à la trompette et la guitare électrique qu'il a mis au service de titres qui font toujours écho aujourd'hui.

"Alors la musique de Fela est omniprésente à travers le monde. On a évidemment de très nombreux groupes d'afrobeat qui continuent à réactiver la musique de Fela au Nigeria, mais aussi en Europe, au Brésil, au Japon. C'est ce qu'on montre dans l'exposition, le caractère global aujourd'hui du son de l'afrobeat. Mais les rythmes que Fela a inventé sont également repris par des rappeurs, par des musiciens de pop musique. Ce son est vraiment très, très fort." a ajouté Alexandre Girard-Muscagorry. 

Avec des titres politisés comme "Zombie" ou "Monkey Banana" où il exhorte au changement social, Fela Anikulapo-Kuti souhaitait s'adresser aux opprimés et aux personnes défavorisés.

En 1979, il crée le parti politique le Mouvement du peuple et se présente à l’élection présidentielle nigériane qu’il perd.

"Fela construisait des histoires, dans la tradition des cultures africaines. Vous savez, il racontait ce qui se passait dans la société, il racontait aussi les histoires qu'il voyait pour la société future." a dévoilé Lemi Ghariokwu, artiste qui a conçu les couvertures des albums de Fela Kuti :.

Fela Kuti est mort du sida en 1997.

Les femmes qui l'ont entouré et inspiré, seront également mis en lumière, comme sa mère, Funmilayo Ransome-Kuti, activiste féministe décédée en 1978. 

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