Soudan : décrochages scolaires sur fond de pauvreté

Des élèves soudanais en uniforme scolaire   -  
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AFP

Pouvoir d'achat limité des familles, revendications sociales du corps enseignant et phénomènes météorologiques, le système éducatif au Soudan est sous la coupe de plusieurs maux. Une crise éducative profonde, vieille de moult années.    Les élèves soudanais ont renoué avec le chemin de l’école. Mais plusieurs d'entre eux restent à la maison malgré la reprise des cours. Des familles n’ont pas les moyens de faire face aux dépenses scolaires. 

Dans ce pays, sept millions d'enfants ne vont pas à l'école, particulièrement dans les zones rurales.  La disparition des cantines scolaires a été un coup dur pour le système éducatif.

"La principale raison de l'abandon scolaire est l'extrême pauvreté dans les zones rurales. Je tiens à souligner que la fourniture de repas scolaires a contribué à leur stabilité.", explique  Mohamed Taha , professeur d'école secondaire Mais l’extrême pauvreté des familles n’est pas l’unique cause du décrochage scolaire. Les mouvements sociaux du personnel enseignant fragilisent davantage un système déjà en sursis.

"Nous espérons qu'il n'y aura pas de grève, afin que nous puissions continuer à dispenser des cours. Avec un peu de chance, ce sera une bonne année scolaire", espère Setana Awad , enseignante. Mais encore faudra-t-il que des élèves ne troquent pas leurs uniformes scolaires contre un travail rémunéré afin de contribuer à la vie de la famille. Souvent incités par leurs parents, des enfants intègrent précocement la population active.

" Les faire travailler n’est pas une bonne option. Pour l'avenir, il n'y a rien de tel que l'éducation, mais on est obligé de le faire pour au moins apporter leur nourriture quotidienne. Mais si on peut se payer une éducation, on le fera toujours pour eux. ", reconnait  Ohaj Soliman , travailleur journalier.  Othman Abubakr , travailleur journalier, abonde dans le même sens.  "Tout est une question de conditions de vie. Si on les laisse tous aller à l'école, et qu'on a une grande famille. Je ne pourrai pas subvenir seul à ses besoins."

Quid des caprices  de la nature ? c haque année, des pluies diluviennes détruisent des écoles : cette année, 600 établissements ont été endommagés.

Résultat: le Soudan et ses 12,4 millions d'élèves arrivent à la deuxième place des pays dont le système scolaire est le plus fragile, d'après le classement du Risk Education Index .

"A 10 ans, sept enfants sur dix sont incapables de lire et comprendre une phrase simple", déplore Arshad Malik, directeur de l'ONG Save the Children au Soudan.

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