Cameroun : des tresses africaines chargées d’histoire

Une femme se fait coiffer dans un salon à Yaoundé au Cameroun   -  
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Anadolu

Toute la journée, ce salon de coiffure situé à Yaoundé au Cameroun ne désemplit pas. Certaines des clientes qui viennent ici veulent des modèles de tresses populaires vus par exemple sur des célébrités. Mais en réalité, malgré leur apparence moderne, la majorité de ces coiffures date de plusieurs centaines d’années.

« S'il faut parler de l'histoire des tresses africaines, ça veut dire qu'il faut partir depuis l'antiquité. Dans l'histoire, avec l'évolution, les gens se sont tressés en fonction de leur réalité socio-environnementale. À partir du type de tresses que vous aviez sur la tête, à partir du type d'accessoires que vous aviez, on pouvait directement savoir à quel rang social vous apparteniez. Quand vous voyez une femme avec des cauris sur la tête, vous savez que c'est l'épouse du Roi. Généralement, même l'homme qui vous rencontre dans la rue ne peut pas vous aborder n'importe comment parce qu'il sait qu'avec les cauris que vous avez sur la tête, il sait que vous êtes une reine et qu'on ne touche pas », explique Edith Flaure Mipo Tchinkou, présidente de l'Association pour la promotion des richesses du Cameroun.

De nos jours, la mode a pris le dessus sur l’histoire et la signification des coiffures africaines, qui sont méconnues du public. Les tresses ont pourtant toujours été utilisées pour véhiculer des messages, que ce soit sur le plan social ou politique.

« Maintenant, si on repart au niveau de l'esclavage, on se rend compte que dans les communautés d'esclaves, les tresses se faisaient pour transmettre un message. En fonction du type de nattes qu'elles avaient sur la tête elle pouvait être en train de dire aux autres à tel endroit, j'ai découvert une voie qui mène à tel endroit et à tel autre endroit peut-être il y a une colline ou un carrefour, et si on prend telle voie et on peut se retrouver à tel autre endroit, et c'est comme ça qu'ils pouvaient réussir à s'échapper » , poursuit Edith Flaure Mipo Tchinkou.

De l’antiquité à nos jours, les tresses africaines ont réussi à traverser les époques et restent indémodables. Aujourd’hui, ces coiffures devenues populaires dans le monde entier continuent d’inspirer et sont portées par des personnes aux origines diverses. Mais elles restent un symbole identitaire de la culture africaine et sont associées à l’histoire du continent et à celles des diasporas.

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