Kenya : libération de 16 conducteurs de "boda-boda" suspectés d'agression

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Un tribunal kényan a acquitté lundi, faute de preuves, et ordonné la libération de 16 conducteurs de motos-taxis, arrêtés après l'agression début mars d'une femme diplomate qui avait choqué l'opinion dans le pays.

Ces chauffeurs de boda-boda (nom donné aux motos-taxis ) avaient été arrêtés trois jours après cette violente agression , qui a eu lieu en plein jour dans la capitale Nairobi après un accident de la circulation .

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux , on voyait la jeune femme hurlant pour se défendre au volant de sa voiture alors qu'un groupe d'hommes essayent de la dévêtir et de lui faire des attouchements .

"L'officier en charge de l'enquête n'ayant trouvé aucune preuve permettant de poursuivre les suspects, je les remets par la présente en liberté" , a déclaré lundi la juge Martha Nanzushi devant la cour.

Un 17e homme, considéré comme le meneur de l'agression, va quant à lui faire l'objet d'un procès. Il encourt une peine maximum de prison à vie s'il était reconnu coupable d' agression sexuelle .

Il avait été interpellé mi-mars dans une ville proche de la frontière tanzanienne, à 400 km de Nairobi, après avoir selon la police échappé à une arrestation en s'enfuyant par un égout.

Face au tollé suscité par l'agression à travers le pays, le président Uhuru Kenyatta a demandé la plus grande sévérité et ordonné un recensement général des motos-taxis au Kenya.

Les boda-boda sont un moyen de transport bon marché dans ce pays d'Afrique de l'Est qui ne dispose pas d'un réseau de transport public développé.  Selon des chiffres officiels datant de 2018, 1,4 million de motos étaient enregistrées au Kenya, la plupart étant des boda-boda.

Ces derniers, essentiellement de jeunes hommes, ont mauvaise réputation , négligeant le code de la route et s'en prenant facilement aux autres usagers. Ils sont aussi régulièrement accusés de vols à l'arraché et de harcèlement ou d'agressions allant jusqu'au viol.

Les boda-boda ont été classés en 2019 comme "menace pour la sécurité nationale" par une unité de recherche du ministère de l'Intérieur. 

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