Tunisie : la police saisit les équipements d'une TV proche d'Ennahdha

Un manifestant avec le drapeau tunisien   -  
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Christophe Ena/AP2011

Des policiers tunisiens ont saisi mercredi les équipements d'une télévision privée proche du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, au motif d'une "diffusion illégale" de la chaîne.

Cette mesure est intervenue après l'arrestation dimanche de l'animateur de cette chaîne, Zitouna TV, Ameur Ayad, qui avait vivement critiqué lors d'une émission le président Kais Saied et son coup de force du 25 juillet. Il est poursuivi par la justice militaire pour "complot contre l'Etat", selon son avocat.

"Sur décision de la Haica, les équipements de Zitouna TV ont été saisis", a précisé à l'AFP le président de cette instance, Nouri Lajmi. La chaîne "a continué à diffuser ses programmes d'une façon illégale et sans une autorisation de diffusion malgré des mises en garde" de la Haica.

Le matin, "des agents de la police, accompagnés de membres de la Haica se sont introduits au siège de la société qui assure la production de la chaîne Zitouna et ont saisi ses équipements", a indiqué à l'AFP Nasreddine Ben Hamouda, le responsable de la société de production SVP.

"Personne nous a dit qu'il était interdit de travailler avec la chaîne Zitouna", a poursuivi le responsable de SVP.

Selon lui, Zitouna TV ne fait que leur "louer une partie de leurs locaux" et "tous les équipements sont la propriété de SVP".

Quand les responsables de la Haica ont indiqué qu'ils "allaient mettre des scellés sur les équipements de la chaîne Zitouna. Nous leur avons donné des justificatifs montrant que ce n'est pas la chaîne Zitouna ici", a expliqué M. Ben Hamouda. Seuls les équipements servant à Zitouna TV sont concernés par la mise sous scellés.

Zitouna TV est considérée par les observateurs comme proche d'Ennahdha, principale force dans le Parlement suspendu et bête noire du président tunisien.

Lancée en 2012, Zitouna TV, a déjà fait l'objet de sanctions par la Haica. En 2014, elle avait été condamnée à payer une amende de 10.000 dinars (environ 3.000 euros) pour infraction au code électoral. En 2015, n'ayant pas obtenu une autorisation de diffusion pour non respect de son cahier des charges, ses équipements avaient été saisis par la Haica.

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