Tunisie : Kais Saied va nommer un nouveau Premier ministre

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AFP

Depuis bientôt un mois, la Tunisie n’a plus de chef de gouvernement. Le vide sera bientôt comblé. Le président tunisien s’est engagé lundi à nommer un nouveau Premier ministre. Il remplacera Hichem Mechichi limogé le 25 juillet.

Concernant les autres mesures exceptionnelles adoptées le même jour, Kais Saied a choisi le statut quo.

" Ces mesures exceptionnelles vont continuer, des dispositions transitoires ont été prises et un premier ministre sera nommé mais sur la base de décisions transitoires répondant à la volonté du peuple .", a déclaré le président tunisien lors d'un discours retransmis par la télévision nationale depuis Sidi Bouzid , berceau de la révolte tunisienne de 2011 qui a renversé le régime de Ben Ali.

Lors de cette annonce, des tunisiens ont réclamé la dissolution du parlement suspendu le 25 juillet.

Le président tunisien a évoqué par la suite une réforme à venir de la Constitution de 2014 qui a instauré un système hybride, ni présidentiel ni parlementaire, source de conflits récurrents entre les deux pouvoirs.

Mais opposants, partis politiques, magistrats et avocats ont dit craindre une "dérive autoritaire".

Ennahdha , principal rival de l’actuel chef de l’Etat et qui disposait du plus grand nombre de sièges dans le Parlement gelé, a exprimé "son rejet catégorique" de "toute suspension de l'application de la Constitution" ou "changement du système politique".

Kais Saied s'en est violemment pris de nouveau lundi aux politiciens et députés tunisiens qu'il accuse de corruption.

" Le Parlement s'est transformé en un marché où les voix se vendent et s'achètent ", a-t-il lancé. Et d’ajouter, "Avez-vous besoin d'un gouvernement qui répondra à vos besoins ou de voleurs qui pilleront les pays ?".

Des représentants de la société civile en Tunisie ont dénoncé un recul "clair et net" des libertés depuis que le président s'est arrogé les pleins pouvoirs.

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