Algérie : trois plages fermées après l'intoxication de 200 baigneurs

Des véhicules de police sur la plage d'el-Kettani, dans la banlieue de Bab el-Oued, à Alger, la capitale algérienne, le 15 août 2020   -  
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Près de 200 personnes ont été prises de malaise après s'être baignées dimanche à Ténès, sur la côte nord-ouest de l'Algérie, et ont dû recevoir des soins hospitaliers à la suite d'une possible pollution marine, selon les autorités locales et médicales.

Trois plages ont été fermées, ainsi qu'une station de dessalement locale , et une enquête a été ouverte par le procureur général du tribunal de Chlef, la wilaya (préfecture) dont dépend Ténès. Les victimes ont souffert de nausées , de fièvre et de rougeurs aux yeux , selon Lakhdar Seddas, le wali (préfet) de Chlef. Elles ont toutes pu quitter l'hôpital.

"Les victimes, des personnes qui se baignaient à la plage centrale de Ténès, auraient inhalé un gaz qui s’est vite propagé à la faveur du vent ayant soufflé durant tout l’après-midi du dimanche" , a expliqué le directeur de la santé de la préfecture , le docteur Nasreddine Benkartalia, cité par l'agence officielle APS.

De son côté, le préfet n'a exclu aucune hypothèse . "Mais la plus plausible est celle se rapportant au déversement d’un bateau se trouvant au large de Ténès" , a déclaré Lakhdar Seddas à une radio locale. Selon le site d'information privé Ennahar Online , il s'agit d'un cargo battant pavillon tanzanien , le Barhom II, qui avait appareillé du port de Sète (sud de la France).

Cas similaires

Autre hypothèse : une algue toxique microscopique, selon le professeur Réda Djebar, de la faculté des sciences biologiques de l'Université de Bab Ezzouar à Alger. Dans un post publié sur sa page Facebook, il rappelle des cas similaires à Mostaganem (nord-ouest) en 2009 et sur plusieurs autres plages du pourtour méditerranéen . La coupable, selon lui, serait une cyanobactérie dénommée Ostreopsis ovata . Cette algue prolifère en Méditerranée lorsque la température est élevée, comme c'est le cas actuellement.

Des équipes de plongeurs ont été dépêchées sur place à la recherche de rejets toxiques . Quelque 36 agents de la Protection civile, dont des plongeurs professionnels, ont été intoxiqués, selon un responsable secouriste. Une délégation du ministère de l'Environnement a prélevé "des échantillons d'air et d'eau au niveau du port (de Tenès), des plages, de l'oued" et des installations susceptibles de provoquer des pollutions, selon un communiqué officiel.

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