France : régularisation d'un Guinéen après une grève de son employeur

  -  
Copyright © africanews
JEFF PACHOUD/AFP or licensors

Mamadou Yaya Bah pourra poursuivre son rêve de construire une vie en France. Le mois dernier, le jeune homme de 20 ans originaire de Guinée a fait l’objet d’une mesure d’expulsion immédiate alors qu’il travaillait comme apprenti dans une boulangerie de l’Ain.

Patricia Hyvernat, propriétaire de la boulangerie, a protesté en entamant une grève de la faim . Le jeune Guinéen est à présent régularisé, la préfecture de l’Ain étant revenue sur sa décision. "Yaya est la seule personne qui nous a demandé de venir ici pour un apprentissage. Parce que nous sommes à la campagne, parce que c'est un travail où il faut être extrêmement courageux, nous travaillons une bonne partie de la nuit. Pour lui, ce n'est pas un problème. Donc oui, nous sommes très heureux. Nous travaillons pour l'installer ici", déclare Patricia Hyvernat.

Au pied du mur mais déterminé à avancer, à apprendre et à se construire un avenir vivable en France, Mamadou Yaya Bah a transformé sa précarité en moteur pour acquérir des compétences. Cette régularisation est synonyme de soulagement et de répit pour le jeune homme, qui va pouvoir continuer à apprendre ce métier et à développer ce savoir-faire sans avoir à surveiller ses arrières

Patricia Hyvernat, quinquagénaire, se remet difficilement de ses deux semaines de grève de la faim volontaire. Mais elle ne regrette pas cette perte de dix kilos pour un acte de militantisme , qu’elle décrit comme une action mûrement réfléchie. Après avoir obtenu son récépissé de demande de carte de séjour , Mamadou Yaya Baha pu signer son contrat d’apprentissage avec Patricia.

Cette affaire fait écho à la grève de la faim entamée par Stéphane Ravacley pour la régularisation de son apprenti Laye Fodé Traorié , Guinéen âgé de 18 ans. La grève du boulanger de Besançon avait duré plus d'une semaine en janvier dernier. "Nous n'avons pas d'apprentis qui viennent nous voir. Nous avons de jeunes migrants qui ont faim de travailler, faim de vivre et nous n'avons pas le droit de les accepter jusqu'au bout. On nous demande de les prendre, puisqu'on nous demande de faire des apprentissages, et puis on nous les enlève. C'est ce que je dis depuis le début : c'est anormal", avait-il expliqué.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>