Maroc : au moins 24 morts dans l'inondation d'un atelier clandestin

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Les députés marocains ont observé lundi une minute de silence à la mémoire des "martyrs de l'économie informelle", après la mort d'au moins 24 personnes dans l'inondation d'un atelier clandestin de textile à Tanger, au nord du Maroc.

Les employés de cet atelier installé au sous-sol d'une maison dans un quartier résidentiel de la ville portuaire ont été piégés lundi matin par les eaux, après des pluies torrentielles, selon l'agence officielle MAP citant les autorités locales.

Les secouristes avaient récupéré lundi en début d'après-midi 24 corps ainsi que 10 survivants, qui ont été conduits à l'hôpital.

Des images diffusées par les médias locaux ont montré un ballet d'ambulances et des corps évacués sur des civières, sous les yeux de riverains traumatisés, dans ce quartier situé dans le sud de Tanger. Des ouvriers ont pu être sauvés grâce à un habitant du quartier qui les a aidés à s'extraire du sous-sol inondé avec une corde, selon un témoignage recueilli par le journaliste local, corroboré par des images diffusées sur YouTube.

Une enquête judiciaire a été ouverte "pour élucider les circonstances" et "déterminer les responsabilités" du drame, selon la MAP.

- "Unités clandestines" -

Plus de la moitié (54%) de la production du secteur "textile et cuir" du Maroc provient d'unités "informelles", incluant des unités de production "ne répondant pas aux normes légales", selon une étude publiée en 2018 par la Confédération patronale marocaine (CGEM).

Les présidents des différents groupes parlementaires ont d'ailleurs dénoncé lundi après-midi "l'existence de ces unités clandestines", tout en appelant à une enquête "complète" pour "établir toutes les responsabilités" du drame de Tanger.

L'économie informelle représentait au total plus de 20% du Produit intérieur brut du Maroc hors secteur primaire en 2014, soit environ 170 milliards de dirhams (environ 15 millions d'euros), le textile générant 11% de ce volume, selon l'étude de la CGEM.

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