Nigeria : Ngozi Okonjo-Iweala future patronne de l'OMC

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La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala deviendra la première femme directrice générale de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Vendredi, sa rivale sud-coréenne Yoo Myung-hee a retiré sa candidature à la tête de l'institution.

Le processus de sélection d'un nouveau dirigeant au sein de l'organe basé à Genève s'appuie sur le consensus, et non sur un vote majoritaire. En octobre, l'OMC avait fait savoir que Ngozi Okonjo-Iweala avait obtenu plus de soutien que Yoo Myung-hee de la part des 164 Etats membres. L'ancienne ministre des Finances du Nigeria , seule en lice, devrait donc prendre la tête de l'OMC et succéder au Brésilien Roberto Azevedo , parti un an avant la fin de son mandat pour des raisons familiales. Avant la ministre sud-coréenne du Commerce, les candidats de six autres pays ont abandonné la compétition lors des tours précédents.

En plus d'être la première femme à la tête de l'OMC , elle serait la première directrice générale originaire d'Afrique. Mais les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, lui ont barré la route, soutenant Mme Yoo, première femme à avoir été ministre du Commerce dans son pays, en arguant du fait qu'elle avait 25 ans d'expérience dans le domaine. La docteure Ngozi Okonjo-Iweala n'a toutefois pas crié victoire. Elle a indiqué attendre la fin du processus de sélection soulignant que "l'OMC doit tourner son attention vers la pandémie de Covid-19 et la reprise économique mondiale" , a indiqué sa porte-parole.

Guerre commerciale

Le prochain chef de l'institution devra affronter la crise économique mais aussi la crise de confiance dans le multilatéralisme et dans le bien-fondé de la libéralisation du commerce mondial , le tout sur fond de guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les Etats-Unis.

A la mi-octobre, Ngozi Okonjo-Iweala avait indiqué vouloir se donner deux priorités pour montrer que l'OMC est indispensable. Elle souhaite pouvoir présenter à la prochaine Conférence ministérielle de l'organisation un accord sur les subventions à la pêche - qui est pour l'heure au point mort- pour démontrer que l'OMC peut encore produire des avancées multilatérales. L'autre priorité c'est de rebâtir l'organe de règlement des différends - le tribunal de l'OMC - qui a été torpillé par l'administration Trump et est en état de mort cérébrale. "Je suis la candidate de la réforme" , avait-elle alors affirmé.

Pour l'heure l'administration de Joe Biden n'a pas dit si elle soutiendra la candidature de la nigériane, et la future représentante au Commerce, Katherine Tai , n'a été ni auditionnée ni confirmée par le Congrès américain pour pouvoir prendre les rênes de la politique commerciale internationale des Etats-Unis.

Le porte-parole de l'OMC, Keith Rockwell, a dit pour sa part que "la Corée du sud n'a pas encore indiqué ce qu'elle allait faire en termes de soutien à Mme Ngozi" . L'OMC a une réunion prévue le 1er et le 2 mars de son Conseil général, mais le porte-parole a souligné que ce calendrier pouvait être accéléré si besoin.

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